Après la loi d'amnistie qui va permettre aux Pussy Riot d'être libérées, voici une nouvelle décision dont le moins que l'on puisse dire qu'elle était inattendue. Le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi qu'il s'apprêtait à signer un décret de grâce de l'ex-magnat du pétrole Mikhaïl Khodorkovski, emprisonné depuis 10 ans déjà. Selon Vladimir Poutine, Mikhaïl Khodorkovski aurait écrit une demande de grâce, ce qu'il s'était refusé à faire jusqu'à présent.
Mais depuis les discriminations envers les homosexuels lors des prochains Jeux olympiques de Sotchi en 2014, ou des pressions sur l'Ukraine pour favoriser l'échec des négociations sur un accord d'association avec l'UE, ou encore du soutien actif de la Russie à Bachar el-Assad en Syrie, l'image de Vladimir Poutine –et indirectement de la Russie- était passablement ternie dans de nombreux pays depuis quelque temps ; plutôt qu'un revirement humanitaire du Président russe, il apparait plus probable que ce soit une opération de communication visant à séduire et apaiser autant que faire se peut les tensions actuelles.
« Il a déjà passé plus de dix ans en détention, c'est une punition sérieuse, il invoque des circonstances d'ordre humanitaire -sa mère est malade- et j'estime que l'on peut prendre cette décision », a encore déclaré Vladimir Poutine. Mikhaïl Khodorkovski était libérable l'an prochain après avoir déjà purgé dix ans de prison pour escroquerie et fraude fiscale, mais sans la grâce, il aurait fort bien pu ne pas en profiter, puisque le parquet général de Russie avait au contraire indiqué au début du mois de décembre enquêter sur plusieurs autres affaires l'impliquant, ce qui aurait pu lui valoir une prolongation de peine.