Quarante-quatre membres du Parlement irakien ont annoncé leur démission lundi pour protester contre les dernières mesures prises par le gouvernement envers les Arabes sunnites, y compris le démantèlement d'un site de protestation et l'arrestation d'un député sunnite dans la province d'Al-Anbar (ouest).
Les députés de l'Alliance (unie) sunnite Motahidoon ont également exigé le retrait de l'armée des villes dans la province d'Al-Anbar et la libération d'Ahmad Al-Alwani, un député sunnite arrêté samedi, a déclaré le porte-parole du bloc Dhafer Al-Ani lors d'une conférence de presse télévisée.
L'annonce de leur démission intervient quelques heures après que des affrontements eurent éclaté lundi lorsque la police irakienne a démantelé un site de protestation antigouvernementale dans la banlieue de Ramadi, chef-lieu de la province d'Al-Anbar, ont rapporté la police et des médecins.
Des centaines d'hommes armés et des manifestants en colère ont affronté l'armée et la police dans les villes de Ramadi, Falloujah et d'autres zones de la province d'Al-Anbar, a indiqué une source de la police provinciale, ajoutant qu'au moins deux chars et plusieurs véhicules militaires ont été incendiés dans les affrontements.
Une source médicale de l'hôpital de Ramadi a déclaré à Xinhua que les affrontements ont fait jusqu'à présent au moins 10 morts et une quarantaine de blessés, ajoutant que le bilan pourrait s'alourdir car les ambulances et tous les véhicules ne sont pas en mesure d'évacuer les blessés vers les hôpitaux en raison des affrontements violents qui ont bloqué les routes.
Dans la matinée, la chaîne de télévision publique Iraquia a déclaré que "la police locale, en collaboration avec les autorités provinciales à Al-Anbar, a enlevé les tentes du site de protestation près de Ramadi".
La décision de démanteler le site a été prise après qu'un accord eut été conclu entre les forces de sécurité et des fonctionnaires provinciaux, des chefs religieux et des chefs tribaux, a expliqué Iraquia.
Les tensions se sont accrues dans le fief sunnite d'Al-Anbar après que les forces de sécurité irakiennes eurent capturé le chef tribal sunnite arabe Ahmad Al-Alwani et tué son frère. Al-Alwani est également député du Parlement irakien.
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