Le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, a annoncé jeudi matin qu'une décision serait prise le jour même pour répondre au mouvement social des chauffeurs de taxis parisiens, initié lundi.
"Ma décision sera prise lorsque (le médiateur sur ce dossier) aura rencontré les organisations syndicales de taxis", a déclaré M. Ayrault sur la radio française Europe 1, faisant référence à une réunion devant se tenir à 9 heures du matin entre les représentants de la profession et le député PS, Thomas Thévenoud.
Le chef du gouvernement français a salué la compétence de M. Thévenoud, récemment désigné médiateur afin de réconcilier les taxis en colère avec les véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), avant d'exprimer sa volonté de trouver une "solution équilibrée" à ce conflit social.
Les taxis parisiens, en grève depuis le début de la semaine, reprochent aux VTC leur "concurrence déloyale", réclamant au gouvernement un gel des immatriculations de ces nouveaux concurrents.
"Cela fait partie de tous ces dossiers dont a hérité mon gouvernement", a estimé M. Ayrault, faisant allusion à l'exécutif de droite qui a précédé l'élection du président socialiste François Hollande en mai 2012.
"Là, il s'agit de taxis professionnels, qui, pour avoir une licence, paient 200 à 230 mille euros. Et puis, à côté, (l'ex-président) Nicolas Sarkozy avait mis en place une autre catégorie qu'on appelle les véhicules de tourisme avec chauffeur (payant) une licence de 120 euros", a expliqué le Premier ministre.
"Alors, évidemment, il y a distorsion de concurrence. Donc, il faut rapprocher les deux systèmes", a-t-il conclu, tout en déclarant "attendre les préconisations du médiateur" qui devraient lui être communiquées "dans quelques heures".
Il a, en outre, regretté de voir les taxis "bloquer la vie de tous les Parisiens", notamment par le biais d'opérations escargot, où les véhicules des grévistes roulant au pas ont provoqué des embouteillages monstres aux abords de Paris ces derniers jours.
"La police nationale a fait son travail", a estimé M. Ayrault, commentant les récentes opérations menées par les forces de l'ordre afin d'arrêter ces actions.
Les agents de police n'ont pas hésité à procéder à des arrestations, y compris parmi la centaine de chauffeurs de taxi ayant cherché mardi soir à paralyser la circulation sur la Place de la Concorde, au cœur de la capitale française.