Une lueur d'espoir est apparue jeudi concernant la fin des troubles politiques en Ukraine depuis que les principales parties concernées ont convenu d'adopter des mesures pour désamorcer la crise qui se détériore rapidement.
En vertu de l'accord conclu lors des pourparlers à quatre qui se sont déroulés jeudi à Genève, impliquant Kiev et Moscou, ainsi que les Etats-Unis et l'Union européenne, les parties concernées doivent s'abstenir de toute acte de violence ou de provocation et tous les groupes clandestins doivent être désarmés.
Le document prévoit également une amnistie pour ceux qui ne sont pas coupables de crimes passibles de la peine de mort et il a également été convenu que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) doit jouer un rôle de premier plan pour aider les autorités ukrainiennes et les communautés locales à mettre immédiatement en oeuvre les mesures de désescalade de la crise.
Une mesure positive pour sortir de la crise a été adoptée, mais ce n'est que la première étape.
Pour l'instant, ce qui importe, c'est de traduire l'accord et les paroles en actions concrètes, pour que la lueur d'espoir gagne en intensité.
Comme l'a dit le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon à l'issue de la conclusion de l'accord, toutes les parties doivent "démontrer le sérieux de leurs intentions" pour le mettre en œuvre.
Sur le plan géopolitique, l'équilibre des forces de la région a été brisé depuis que les pays occidentaux ont instauré un sentiment d'insécurité en Russie en déplaçant leur sphère d'influence plus près de Moscou.
Il est fort à craindre que la situation ne se dégrade davantage pour sombrer dans la pire impasse entre l'Occident et la Russie depuis la fin de la Guerre froide, un scénario qui pourrait non seulement faire souffrir l'Ukraine, mais également nuire à la paix dans la région et le reste du monde.
De ce fait, une désescalade immédiate est nécessaire pour éviter que les flammes de la crise ukrainienne n'engouffrent toute la région et ne détruisent toute la structure de l'ordre mondial actuel.
La seule sortie viable de la crise passera par une solution politique. Par conséquent, les actions sincères et la confiance mutuelle de toutes les parties concernées sont nécessaires pour que l'accord soit mis en œuvre.
A ce stade, il n'y a pas encore eu de discussions sur le calendrier à suivre pour supprimer les sanctions imposées à la Russie, dont la position reste aux antipodes de celle de l'Occident en ce qui concerne la Crimée.
En vue d'éviter un échec des efforts de médiation, l'Occident devra faire preuve de plus de gratitude pour ce que la Russie peut faire et ce qu'elle a déjà fait pour aider à sortir de la crise. Dans cette optique, les puissances occidentales devront également démontrer leur volonté et leur capacité à travailler avec Moscou.
Après tout, compte tenu de l'influence historique et culturelle de la Russie dans le pays, le Kremlin demeure une pièce maîtresse pour sortir de l'impasse.