La ministre française de l'Ecologie, Ségolène Royal, a défendu vendredi son projet de faire supporter aux seuls transporteurs routiers étrangers l'écotaxe appliquée aux poids lourds, arguant qu'il s'agit de "rétablir une juste concurrence".
"Quand un camion venu de l'étranger fait son plein en Belgique, traverse toute la France, utilise les routes payées par le contribuable français, et ensuite en Espagne refait son plein (...) il ne paie ni la taxe sur l'essence, la TIPP (taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers, ndlr), ni le péage d'autoroute (...) Donc à ce moment-là ce sont les camions français qui paient l'entretien des routes", a déclaré vendredi matin la ministre sur France 2.
Cette déclaration fait suite aux propos tenus jeudi par Helen Kearns, la porte-parole du commissaire européen chargé des Transports Siim Kallas, qui a indiqué au journal Le Monde qu'il était impossible de "mettre en place un système discriminatoire entre Français et étrangers".
Mme Royal avait en effet indiqué mardi qu'elle souhaitait faire supporter aux seuls transporteurs routiers étrangers la taxe nationale sur les véhicules de transport de marchandises, communément appelée écotaxe, suite aux violentes manifestations des "bonnets rouges" survenues en Bretagne à l'automne 2013 contre le projet.
"Ce n'est pas un porte-parole d'un commissaire européen qui fait la politique européenne et encore moins la politique de la France, ça c'est très clair", a affirmé vendredi la ministre, expliquant que son projet permet de "rétablir une juste concurrence".
L'écotaxe prévue initialement par le gouvernement était censée s'appliquer aux véhicules de transport de marchandises de plus de 3,5 tonnes, nationaux et étrangers, circulant en France sur certaines routes nationales et départementales.
Elle vise à faire payer l'usage de ces routes par leurs utilisateurs en leur faisant supporter les coûts réels du transport routier de marchandises (dégradation de la voirie, financement des infrastructures routières) alors que ce coût est aujourd'hui intégralement supporté par l'impôt commun.