Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères Murray McCully a annoncé vendredi une enquête ministérielle sur la façon dont des officiels diplomatiques ont permis à un diplomate malaisien de s'enfuir du pays après avoir été accusé d'implication dans une agression à caractère sexuel.
M. McCully fait l'objet de nouvelles pressions après que la victime de l'attaque, qui avait 21 ans au moment des faits, a demandé sa démission à cause de son incompétence dans cette affaire.
L'attaché militaire malaisien, Muhammad Rizalman bin Ismail, 35 ans, a été arrêté le 10 mai et a été accusé du cambriolage et d'agression avec l'intention de commettre un viol à Wellington la veille.
Il a pourtant été autorisé de rentrer chez lui le 22 mai, en dépit de la demande officielle de la Nouvelle-Zélande de supprimer l'immunité du diplomate.
Ce dossier a commencé à attirer de l'attention des médias le mois dernier, et M. McCully et le Premier ministre John Key ont exprimé leur déception à l'annonce du gouvernement malaisien, qui avait refusé de retirer l'immunité au diplomate. M.McCully a changé de position depuis que le ministre malaisien des Affaires étrangères Anifah Aman a publiquement démenti la version des faits et a proposé de renvoyer Rizalman en Nouvelle-Zélande pour faire face à la justice.
M. McCully a déclaré vendredi qu'une enquête approfondie et transparente est importante pour que le grand public puisse avoir entièrement confiance dans les personnes qui gèrent les affaires d'immunité diplomatique.
"Le rapport d'enquête va recommander des solutions pour rectifier les erreurs et renforcer le processus pour les futures affaires d'immunité diplomatique", a annoncé M. McCully dans une déclaration.
Toutefois, ses adversaires politiques ont fait remarquer que l'enquête devait mettre l'accent sur ce que M. McCully et M. Key savaient de l'affaire avant qu'elle ne soit rendue publique et ont insisté sur le fait que les officiels du ministère des Affaires étrangères ne devaient pas agir de façon isolée, sans prévenir le reste du gouvernement.
Le leader du parti New Zealand First, Winston Peters, a noté que M. McCully avait été informé de cette affaire le 10 mai et M. Key le 12 mai, et a exigé de savoir qui avait autorisé la police à supprimer les conditions de mise en liberté de M. Rizalman le 15 mai.