Les ministres et vice-ministres des Affaires étrangères des six puissances participant aux pourparlers sur le nucléaire iranien se sont réunis dimanche dans la capitale autrichienne mais ne sont pas parvenus à faire avancer les négociations visant à définir une solution globale de ce différend qui persiste depuis une dizaine d'années.
Alors que le temps presse, certains désaccords importants subsistent entre l'Iran et les nations du groupe des 5+1, en particulier en ce qui concerne le programme d'enrichissement d'uranium de l'Iran. Avant la réunion de dimanche, l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie et Chine) et l'Allemagne ont pris part à une semaine de négociations intenses à Vienne.
"Aucune avancée majeure n'a été réalisée au cours des pourparlers aujourd'hui", a indiqué aux journalistes le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague à l'issue des négociations, admettant que des différends importants subsistaient sur la question de l'enrichissement de l'uranium.
M. Hague n'a pas souhaité s'attarder sur une éventuelle prolongation de l'accord de Genève étant donné qu'il est encore possible de trouver une solution globale d'ici à la date d'expiration de l'accord, fixée au 20 juillet.
Une prolongation de l'accord de Genève "devra être envisagée s'il apparaît qu'aucun progrès supplémentaire ne sera réalisé", a précisé M. Hague, qui avait appelé l'Iran a faire preuve de "plus de réalisme" concernant les conditions essentielles à la conclusion d'un accord sur ces questions avant l'ouverture de la réunion.
En vertu de l'accord intérimaire conclu à Genève en novembre dernier, l'Iran avait accepté de suspendre certaines de ses activités nucléaires sensibles en échange d'un allégement des sanctions pour une période de six mois, un délai au cours duquel une solution diplomatique à la question du nucléaire devait être recherchée.
Les six grandes puissances mondiales se concertent actuellement avec l'Iran à Vienne pour rechercher une solution globale afin de mettre un terme au programme nucléaire controversé de Téhéran. Les puissances occidentales souhaitent que l'Iran réduise nettement l'ampleur de son programme nucléaire afin de limiter le risque de prolifération nucléaire, tandis que l'Iran soutient que son droit au nucléaire est inaliénable.
"De toute évidence, il reste de grandes divergences entre nous", a également noté John Kerry, qui est arrivé à Vienne dimanche pour participer aux pourparlers. "Nous devons donc voir si nous pouvons réaliser quelques progrès".
"Il est crucial d'obtenir l'assurance que l'Iran ne développera pas l'arme nucléaire et que son programme est pacifique. C'est ce que nous essaierons de faire ici. Et j'espère que nous pourrons faire avancer ce dossier", a déclaré M. Kerry.
La réunion des ministres des Affaires étrangères visait également à faire le point sur les négociations à l'approche de la date d'expiration de l'accord.
Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Li Baodong, a indiqué que les pourparlers se trouvaient à une phase critique et devaient avancer.
Etant donné que des points de désaccords importants n'ont pas été résolus au cours des négociations et que le temps presse, des experts estiment qu'un délai supplémentaire pourrait être nécessaire pour parvenir à un accord définitif.