Les coupes pratiquées dans les services de santé et les difficultés économiques et sociales commencent à avoir un impact mesurable sur la santé de la population dans de nombreux pays européens, a déclaré jeudi Nils Muiznieks, Commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe.
"L'accès universel aux soins de santé est compromis par les mesures d'austérité et la crise économique", a affirmé le Commissaire dans son article rendu public ce jour dans le Carnet des droits de l'homme, en rappelant les réductions massives des effectifs et des budgets des centres de santé publics en Espagne, l'alourdissement des charges des patients en Lettonie et l'augmentation des nombres de cas de dépression, de suicides ainsi que la hausse de la mortalité infantile en Grèce.
En parlant des groupes vulnérables, le Commissaire a cité notamment les enfants appartenant à des groupes sociaux défavorisés en Espagne, dont la santé est menacée par la montée rapide de la pauvreté, du mal-logement et de la malnutrition, et de nombreux Roms, victimes de discriminations, qui sont privés de soins de santé dans beaucoup de pays européens.
"Garantir l'accès universel aux soins de santé, c'est respecter la dignité humaine de toute personnes", et "les gouvernements ont le devoir de maintenir des socles de protection sanitaire et sociale dont toute personne puisse bénéficier en toutes circonstances", a insisté Nils Muiznieks.
Pour conclure, le Commissaire a reconnu qu'il y a de bonnes raisons de mener des réformes pour rendre les services de santé plus efficaces et qu'il importe de lutter contre le gaspillage et la corruption dans le domaine de la santé.