La décapitation d'un journaliste américain des mains d'un extrémiste avec un fort accent londonien a suscité une profonde inquiétude parmi les Britanniques, qui se rendent compte du rôle particulièrement redoutable que certains de leurs compatriotes jouent dans la déstabilisation du Moyen-Orient.
A Londres, les responsables de la sécurité tiraient déjà la sonnette d'alarme depuis plus d'un an sur le grand nombre d'étrangers en Syrie ; le chef de Scotland Yard avait confié aux journalistes la semaine dernière que quelque 500 Britanniques figuraient parmi les milliers d'Occidentaux qui ont rejoint le combat.
Les préoccupations du gouvernement ont porté sur la possibilité que certains de ces combattants reviennent en Grande-Bretagne et que, radicalisés, ils y mènent des attaques. Mais la vidéo publiée mardi qui a montré l'exécution du journaliste américain James Foley a souligné à quel point certains étrangers, qui ont adopté les comportements plus extrêmes au contact des groupes islamistes en Irak et en Syrie, sont devenus importants pour ceux-ci.
« Les combattants étrangers sont souvent utilisés pour les actes les plus brutaux parce qu'ils sont les plus motivés par une idéologie », a déclaré Peter Neumann, directeur du Centre international pour l'étude de la radicalisation. Il estime que le groupe probablement choisi un Britannique pour procéder à l'exécution à la fois parce qu'il était prêt et parce qu'il savait que sa voix résonnerait dans tout l'Occident.