Un journaliste américain a été interdit d'entrée en Russie, dans ce que ses employeurs qualifient de « violation fondamentale du droit de la liberté d'expression ». David Satter essayé d'obtenir le renouvellement de son visa russe lors d'un voyage à l'étranger, mais il a dit qu'il s'était vu annoncer que les autorités de Moscou le trouvaient « indésirable ». La Russie a dit qu'il avait déjà enfreint la réglementation sur les visas.
David Satter était auparavant correspondant du Financial Times à Moscou ; il travaille maintenant comme conseiller auprès de Radio Free Europe/Radio Liberty, financée par le gouvernement américain. Il aurait également été un critique de longue date du Kremlin.
Kevin Klose, Président de RFE/RL s'est quant à lui plaint d'une violation de la liberté de parole et dit que l'ambassade américaine à Moscou avait déposé une protestation diplomatique. Satter, qui a écrit plusieurs livres sur la Russie, notamment celui dont le titre se réfère à la « montée de l'Etat pénal russe », a déclaré : « Ils me connaissent très, très bien ».
« J'écris sur la Russie, sur l'Union soviétique depuis près de quatre décennies. Pour ce qui est de dire que je ne suis pas autorisé à entrer sur le territoire de la Fédération de Russie à la demande des services de sécurité, cela, je ne l'ai pas vu appliqué à un journaliste dans toute ma carrière d'écrivain sur la Russie », a-t-il déclaré à l'Associated Press.
Une source au ministère russe des Affaires étrangères a déclaré à la BBC que la décision de ne pas permettre à Satter revenir dans le pays n'avait rien à voir avec sa critique des autorités, et qu'elle était liée à une violation de la réglementation des visas par le journaliste. A l'expiration d'un visa précédent, il n'aurait pas quitté la Russie en temps voulu. Et en novembre dernier, un tribunal de Moscou l'avait condamné à une amende d'environ 100 Euros (165 Dollars US) pour être resté en Russie sans visa valide, et lui avait ordonné de quitter le pays. Satter a rejeté cette explication, la qualifiant de « supercherie bureaucratique » et dit qu'il était sûr que son visa serait prolongé.