Le président par intérim Alexandre-Ferdinand Nguendet s'est porté candidat parmi sept autres postulants au poste de président de la transition en République centrafricaine (RCA) qui sera désigné lors d'une session spéciale du Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire) qui s'ouvre mardi à Bangui, a appris Xinhua d'une source interne à cet organe législatif qui a annoncé par ailleurs la prestation de serment du futur dirigeant samedi.
Ancien député de l'Assemblée nationale élue en 2005 pour un mandat clôturé en 2011, Nguendet est l'actuel président du CNT mis en place en 2013 après la prise du pouvoir de Michel Djotodia et de son ex-rébellion Séléka. C'est à titre qu'il a porté à titre intérimaire pour une durée de 15 jours à la tête de l'Etat après la démission forcée de l'ex-chef rebelle et du Premier ministre du gouvernement d'union nationale et de transition Nicolas Tiangaye vendredi à N'Djamena au Tchad.
C'était à l'occasion d'un sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) convoqué la veille par le président tchadien Idriss Deby Itno, président en exercice de cette organisation régionale, en vue d'un règlement de la crise centrafricaine plongée dans l'enlisement à cause de la persistance des violences en dépit de la présence dans le pays de la force française Sangaris et des troupes africaines de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) autorisées par les Nations Unies.
Présenté comme proche de l'ancien président de la Transition Michel Djotodia, Alexandre-Ferdinand Nguendet est le premier à organiser une marche de soutien au coup d'Etat du 24 mars 2013 ayant renversé le régime de François Bozizé, arrive lui-même au pouvoir lors d'un putsch militaire mené en mars 2003 contre le dé funt chef de l'Etat démocratique élu Ange-Félix Patassé.
D'après le programme officiel communiqué à Xinhua par Thierry Akoloza, rapporteur général du CNT, la session extraordinaire du CNT va s'étaler sur sept jours. « Du mardi 14 au mercredi 15 janvier, les membres du CNT vont examiner les candidatures avant de passer au vote le jeudi 17 janvier. Le samedi 18 janvier sera réservé à la prestation de serment du nouveau chef de l'Etat de transition élu », a-t-il précisé.
Cette session extraordinaire s'ouvre trois jours après la constatation de la vacance du pouvoir exécutif par la Cour constitutionnelle de transition qui a donné la possibilité au président du CNT Alexandre Ferdinand Nguendet d'assurer l'intérim pour une période de quinze (15) jours maximum.
Selon l'article 23 de la Charte constitutionnelle de transition (Constitution provisoire), adoptée en août 2013, « en cas de décès, de démission ou d'incapacité définitive médicalement constatée du chef de l'Etat de la transition, le président du Conseil national de transition assure la vacance ».
La population centrafricaine souhaite que les 135 membres du CNT fassent preuve de maturité pour élire un président de la Transition neutre, capable de relever le défis sécuritaires et d' amorcer le processus de la réconciliation nationale après une longue crise qui a déchiré le tissu social du pays.
Nombre d'observateurs craignent cependant ce qu'ils appellent une élection « fanatique ». Pour eux, « le CNT a une forte coloration de la coalition rebellle Séléka, car, il est l'émanation illégale du coup d'Etat de Djotodia le 24 mars 2013 ».
Ces observations alimentent déjà le débat sur un CNT « l'illégitime à désigner le président de la transition ».