Les Egyptiens votent pour un référendum de deux jours pour décider s'il convient d'adopter une nouvelle constitution soutenue par le Gouvernement intérimaire qui bénéficie du soutien de l'armée.
Alors que le vote de mardi consiste officiellement à approuver ou rejeter la constitution, le correspondant de la Voice Of America au Caire, Elizabeth Arrott, dit que ce vote est vraiment considéré comme un référendum sur l'homme susceptible de briguer la présidence si la Constitution est approuvée – à savoir le chef de l'armée du pays, qui a déposé le président islamiste Mohamed Morsi en juillet dernier.
« Beaucoup de gens voient vraiment cela comme une approbation du général Abdel Fatteh el Sissi, le ministre de la Défense, qui est vraiment le leader de facto ici. C'est la troisième fois en trois ans qu'ils sont appelés à voter. Mais qui plus est, il semble s'agir de savoir si de la nouvelle élite dirigeante sera approuvée ou non ».
Selon Elizabeth Arrott, le référendum devrait être adopté, mais le processus a été marqué par une répression de l'opposition. « Il semble selon toutes les indications que ça va passer. Il n'y a jamais eu de référendum qui n'ait pas été adopté en Egypte. C'est donc probable. Les opposants ont été tellement harcelés -principalement les Frères musulmans, ce qui fait qu'ils ont appelé à un boycott- ils sont interdits, et la plupart de leurs dirigeants ont été arrêtés, il est donc très difficile d'organiser toute sorte d'opposition à ce référendum ».
Le référendum constitutionnel arrive environ un an après que M. Morsi ait signé la dernière constitution, en faisant d'elle une loi. La nouvelle charte proposée ferait disparaitre le langage islamiste dans le document actuel, donnerait aux femmes plus de droits et renforcerait le pouvoir de l'armée.