Christine Lagarde, la directrice du Fonds monétaire international, a annoncé que la justice française l'a mise en examen. Mme Lagarde a déclaré dans un communiqué diffusé par son avocat qu'elle fait l'objet d'une enquête pour « négligence simple » par la Cour de justice de la République, l'organe judiciaire qui est chargé d'enquêter sur la conduite des hauts responsables du gouvernement en France.
La directrice du FMI, qui a nié tout acte répréhensible dès le début, a déclaré dans un communiqué que la décision de la justice de la placer sous enquête officielle était « totalement infondée » et qu'elle serait de retour au travail à Washington mercredi après-midi. Selon le communiqué, Mme Lagarde a déclaré que « Après trois ans d'enquête et des dizaines d'heures d'interrogatoire, la cour a conclu que je n'étais coupable d'aucune infraction » et que « Elle en a été réduite à prétendre que je n'avais pas été suffisamment vigilante pendant l'arbitrage ».
Cette histoire remonte au contrôle qu'elle a exercé sur une affaire en 2008, quand elle était ministre des Finances sous le mandat du président d'alors, Nicolas Sarkozy, et qui concernait l'homme d'affaires et soutien de Nicolas Sarkozy, Bernard Tapie, et la vente de sa participation dans Adidas. M. Tapie avait affirmé que le Crédit Lyonnais, banque appartenant en partie à l'Etat « l'avait trompé en sous-évaluant délibérément la société ».
Mme Lagarde, alors Ministre des Finances, avait renvoyé l'affaire devant un tribunal d'arbitrage, qui a décidé en faveur de M. Tapie, lui attribuant 527 millions de Dollars US. Dans le système judiciaire français ce genre d'enquête laisse entendre que les procureurs croient qu'ils ont assez d'éléments d'une affaire qu'ils peuvent éventuellement porter des accusations et déclencher un procès.