Un ancien agent de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), aurait rejoint Al-Qaïda en Syrie, a rapporté ces derniers jours la presse française, citant le journal américain McClatchy. Une information démentie par le ministère français de l'Intérieur.
"Selon une enquête publiée sur le site McClatchy, un ancien agent des services secrets français, dont l'identité n'a pas été rendue publique, opérerait désormais dans les rangs du groupe terroriste fondé par Oussama Ben Laden", écrivait lundi le journal Le Figaro.
"Il aurait même été parmi les cibles de la première vague de frappes aériennes menée par les Américains le mois dernier en Syrie", précise le journal.
"Selon les informations du site américain, l'ex-agent français serait un expert en explosifs qui s'est déjà battu en Afghanistan et en Syrie avec Al-Qaïda. Il aurait monté un groupe d'environ cinq personnes qui opérait depuis une mosquée d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie", explique le quotidien de droite.
Si son ancienne fonction au sein des services français semble mal connue, il aurait pu "faire partie des services de renseignement de l'armée, ou de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE)", selon des responsables européens du renseignement cité dans l'enquête de McClatchy.
"Tour à tour présentée comme 'farfelue', 'nébuleuse', voire comme une 'manipulation' selon certaines sources ministérielles, l'information a été accueillie à Paris avec une pointe de scepticisme dans les premières heures de sa parution avant que ne pleuvent les démentis", note Le Figaro.
"Contrairement à ce qu'a écrit le site Internet, la personne dont il est question n'a jamais été en lien ni de près, ni de loin avec la Défense nationale, que ce soient les services de renseignement ou les armées", a catégoriquement réfuté lundi au Figaro un conseiller de Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense.
"Nous voyons d'ailleurs très bien de qui parle le site : en fait, il s'agit d'un Français que nous avons identifié comme étant très dangereux, membre présumé du groupe Khorasan, unité d' Al-Qaïda Central implantée en Syrie", explique le ministère.
"Ce Français existe mais ce n'est ni un ancien des services secrets ni même un ancien militaire ; à notre connaissance, il se serait juste entraîné physiquement avec d'anciens membres de l'armée française", indique également une source du ministère citée par le journal Le Monde.
"Nous ne commentons pas les rumeurs de presse", s'est pour sa part contenté de déclarer lundi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Romain Nadal, lors d'un point de presse.
"S'il y a eu manipulation, reste à en démonter les ressorts avec précision. Les stratèges d' Al-Qaïda ont tout intérêt à décrédibiliser les agences de renseignements auprès des opinions publiques", a conclu un ancien responsable du renseignement français, cité par Le Figaro.