Trois femmes ministres japonaises ont effectué samedi une visite au sanctuaire controversé de Yasukuni au cours du festival d'automne.
Ces trois ministres, à savoir la ministre des Affaires internes Sanae Takaichi, la présidente de la Commission nationale de sécurité publique Eriko Yamatani et la ministre en charge de la promotion de la participation active des femmes Haruko Arimura, ont effectué cette visite suite à une offrande faite la veille par le Premier ministre Shinzo Abe.
M. Abe ne s'est pas personnellement rendu au sanctuaire, mais y a dédié un arbre "masakaki". Cependant, Yoshihide Suga, porte-parole du gouvernement et secrétaire en chef du cabinet japonais, a insisté vendredi sur le caractère privé du geste du Premier ministre.
Mme Takaichi avait révélé en début de semaine son intention de visiter le sanctuaire notoire qui honore des millions de morts de guerre ainsi que 14 criminels de guerre de classe A de la Seconde Guerre mondiale, tandis qu'un responsable du parti au pouvoir japonais l'avait exhortée à ne pas y aller, afin d'éviter de provoquer l'irritation de pays voisins, à savoir la Chine et la Corée du Sud.
Vendredi, la Corée du Sud et la Chine ont toutes deux condamné la manoeuvre de M. Abe, alors que le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a déclaré : "Il est profondément regrettable que le Premier ministre japonais Shinzo Abe et certains législateurs faisant fi des préoccupations et des condamnations de pays voisins et de la société internationale, aient envoyé une offrande au sanctuaire de Yasukuni".
Le ministère chinois des Affaires étrangères a exprimé l'"opposition ferme" de la Chine à la manoeuvre de M. Abe, appelant le Japon à faire face à son passé.
Vendredi, le ministre japonais de la Santé Yasuhisa Shiozaki a fait une offrande au sanctuaire et un groupe de 110 législateurs issus de divers partis y ont récité une prière.