L'ancien président malgache Marc Ravalomanana, de retour de son exil d'Afrique du sud lundi dernier, est actuellement détenu à la base navale d' Antsiranana, à environ 600 km au nord de la capitale Antananarivo, a déclaré son épouse Lalao Ravalomanana.
"Je suis actuellement à Antsiranana. Notre avion a été empêché de décoller même s'il était prévu que nous revenions sur Antananarivo après avoir rendu visite à mon mari", a-t-elle indiqué vendredi sur la radio privée "Antsiva".
"Ravalomanana n'est pas en résidence surveillée comme on le laisse croire et comme l'a indiqué le Premier ministre le 14 octobre dernier mais il est en détention préventive et ne jouit d' aucun privilège en tant qu'ancien chef d'Etat", a souligné Lalao Ravalomanana.
Accompagnée par quelques membres de sa famille et le porte- parole de la mouvance Ravalomanana, le député Guy Rivo Randrianarisoa, Lalao Ravalomanana a été autorisée à rendre visite à son mari jeudi.
"Nous n'acceptons pas sa détention, levons-nous et réclamons sa liberté, nous ne nous arrêtons que lorsqu'il soit libéré. Il était de retour à Madagascar pour apporter la paix et préserver la réconciliation nationale, et maintenant on l'emprisonne dans une pièce unique et dont les horaires de visite sont très réglementés", a-t-elle dit.
M. Ravalomanana a regagné Madagascar après plus de 5 ans d'exile en Afrique du Sud, et a été emmené par les gendarmes le jour même, à la suite d'une conférence de presse qu'il a donnée à sa résidence dans la capitale.
"J'étais président en exercice quand j'ai quitté le pays, maintenant que je suis de retour, le peuple malgache sait ce qu'il a à faire", a-t-il indiqué lors de la conférence de presse.
Dans une déclaration faite mercredi, la présidente de la Commission de l'Union africaine Nkosazana Dlamini-Zuma a déploré que M. Ravalomanana était rentré "sans concertation ni avec les autorités malgaches ni avec la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC)", dont Madagascar est membre.
Elle a aussi Elle a souligné que la remise en cause de la légitimité des institutions malgaches, issues d'élections libres et démocratiques et dont les résultats ont été reconnus par l'ensemble de la communauté internationale, y compris l'UA et la SADC, est "une provocation inadmissible".