La présidente de la Commission de l'Union africaine (UA) Nkosazana Dlamini-Zuma a condamné les agissements de l'ancien président malgache Marc Ravalomanana, de retour de son exil lundi dernier.
"La présidente de la Commission regrette l'animation par l' ancien président Ravalomanana d'une conférence de presse quelques heures seulement après son retour, et condamne fermement les propos qu'il a tenus à cette occasion", selon un communiqué de l'UA publié mercredi, relayé par la présidence de la République malgache..
Mme Dlamini-Zuma a noté que le retour de Ravalomanana "s'est effectué sans concertation ni avec les autorités malgaches ni avec la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC)".
Elle a souligné que la remise en cause de la légitimité des institutions malgaches, issues d'élections libres et démocratiques et dont les résultats ont été reconnus par l'ensemble de la communauté internationale, y compris l'UA et la SADC, est "une provocation inadmissible".
Mme Dlamini-Zuma a par ailleurs salué "l'esprit de grande responsabilité" dont a fait preuve le président malgache Hery Rajaonarimampianina, et les mesures qu'il a prises pour gérer la situation.
Selon le communiqué, la présidente de la Commission de l'UA appelle toutes les parties prenantes malgaches, les acteurs politiques en particulier, à faire preuve de retenue et de responsabilité et à privilégier l'intérêt du pays et du peuple malgache, en s'abstenant de toute action susceptible de compromettre les précieux acquis obtenus à la suite d'une longue et difficile transition.
M. Ravalomanana a tenu une conférence de presse lundi à Antananarivo, capitale malgache, et a indiqué que "j'étais président en exercice quand j'ai quitté le pays, maintenant que je suis de retour, le peuple malgache sait ce qu'il a à faire". Il s'est contenté d'affirmer qu'il était rentré avec l'aide de la Communauté de développement de l'Afrique Australe (SADC) et que des Américains, sans avoir donné d'autres détails sur son retour.
Peu après la conférence de presse, les éléments du Groupe de sécurité et d'interventions spéciales (GSIS) malgache et de l'Etat- Major Mixte Opérationnel de la Région (Emmo-Reg) ont emmneé l' ancien président.
Dans une déclaration faite à la nation, le président malgache Rajaonarimampianina a soutenu que M. Ravalomanana n'a pas été arrêté ni emprisonné mais a été mis en sécurité contre les menaces de toutes sortes.
Marc Ravalomanana, âgé de 63 ans, a été élu président malgache lors de l'élection présidentielle en décembre 2001 et réélu en décembre 2006. Suite à une vague de protestation antigouvernementale déclenchée en décembre 2008, par le maire d'Antananarivo de l'époque Andry Rajeolina, a été contraint de quitter le pouvoir sous la pression des militaires en mars 2009 et de s'exiler en Afrique du Sud.
Madagascar a été géré depuis lors par un pouvoir de transition ayant à sa tête Andry Rajoelina, non reconnu par la communauté internationale. Sous la médication de la SADC, le pays a tenu les élections en décembre 2013.
M. Ravalomana a tenté en vain, à plusieurs reprises, de rentrer dans son pays.