Dans l'étau des armées camerounaise d'une part et nigériane d'autre part menant contre eux une offensive musclée, des combattants de la secte islamiste nigériane Boko Haram ont fui ces derniers jours vers Darack, une île du lac Tchad à la frontière entre le Cameroun et le Nigeria, pour tenter de se réfugier au Tchad, a-t-on appris de source sécuritaire.
"Sous l'effet des frappes et des raids que nous menons contre eux,et depuis que l'armée nigériane a décidé de mener à son retour l'offensive, beaucoup de combattants du camp ennemi cherchent à déposer les armes pour se rendre et d'autres à s'enfuir. Nous avons vu lundi un groupe prendre la fuite vers Darack", a renseigné cette source issue des forces de défense et de sécurité camerounaises.
Plus de 2.000 soldats camerounais appartenant pour certains à des unités d'élite comme le Bataillon d'intervention rapide (BIR) réputé aguerri dans la lutte contre la grande criminalité sont déployés pour combattre Boko Haram dans la région de l'Extrême- Nord, principalement touchée par les attaques parfois ponctuées de prises d'otages de la secte islamiste nigériane au Cameroun, de source militaire.
C'est un dispositif sécuritaire spécial décidé par les autorités de Yaoundé dans le cadre d'une "guerre sans merci" visant l'"éradication totale" de l'organisation terroriste, selon les propres déclarations du président Paul Biya, qui a réaffirmé cet objectif lors de la réception au palais présidentiel lundi de 27 ex-otages chinois et camerounais libérés aux mains des combattants islamistes vendredi.
A l'aide de frappes et de raids, cette opération, renforcée en hommes et en équipements suite à la création de nouvelles unités de commandement dans la région en août, a permis de réduire les attaques et les incursions accompagnées de violences de Boko Haram sur le territoire camerounais, qui aurait enrôlé dans ses rangs environ 3.000 jeunes Camerounais, d'après des sources indépendantes.
Face à de lourdes pertes subies par le mouvement armé, nombre de ces recrues, engagées de force pour certaines d'entre elles à travers des enlèvements opérés dans des villages ou volontairement pour d'autres pour l'appât du gain représenté par des promesses de versement d'importantes sommes d'argent, chercheraient à reprendre leur liberté,à en croire des sources sécuritaires camerounaises.
"L'armée ratisse large. Les risques d'attaques massives des Boko Haram, sous forme d'une armée constituée, comme cela a souvent été constaté par le passé, sont désormais quasi nuls. L' étau se resserre autour d'eux", faisait savoir récemment à Xinhua un responsable militaire à Maroua, principale ville de la région de l'Extrême-Nord.
Après Gambaru et d'autres fiefs de l'organisation terroriste dans le Nord-Est du Nigeria quelques jours auparavant, plus d'une centaine de ces islamistes ont été tués dans des accrochages avec l'armée camerounaise entre vendredi et samedi à Banki, localité nigériane frontalière de celle d'Amchidé au Cameroun, rapporte-t-on.