Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit rencontrer à Amman ce jeudi soir le roi Abdallah II de Jordanie et le secrétaire d'Etat américain John Kerry, a fait savoir la presse israélienne jeudi.
Les médias de l'Etat hébreu soulignent que cette réunion a lieu alors que les tensions sont vives à Jérusalem, en particulier à propos du lieu saint du mont du Temple, où se trouve l'esplanade des Mosquées.
Selon le quotidien israélien Haaretz, la porte-parole du département d'Etat américain Marie Harf a indiqué que la réunion serait "axée sur les mesures permettant de désamorcer les tensions au mont du Temple et de mettre fin aux violences qui ont éclaté récemment à Jérusalem-Est".
En raison des tensions récentes autour du lieu saint, la Jordanie a décidé de rappeler son ambassadeur en poste en Israël. Selon une déclaration publiée par l'agence de presse officielle jordanienne, cette décision résulte "de l'escalade israélienne sans précédent au Noble Sanctuaire (esplanade des Mosquées) et des violations israéliennes répétées à Jérusalem".
Le mont du Temple est un lieu saint pour les musulmans et pour les juifs : on y trouve la mosquée Al Aqsa, haut lieu de l'islam, et le Mur des Lamentations, considéré comme le vestige d'un ancien temple juif.
La semaine dernière, M. Netanyahu a appelé le roi Adballah II pour lui assurer qu'Israël maintiendrait le statu quo sur le site, qui est occupé par Israël depuis la guerre des Six Jours de 1967 mais est toujours géré par la Jordanie. Les Palestiniens et les Jordaniens craignent qu'Israël ne tente de "judaïser" le site, où des personnalités de l'extrême-droite israélienne ont effectué des visites en réclamant l'autorisation pour les juifs de venir y prier.
Conformément au traité de paix signé entre Israël et la Jordanie en 1994, le site est administré par la Jordanie et surveillé par les forces de sécurité israéliennes, et les Israéliens ont le droit d'effectuer des visites mais pas de prier sur le site.
Les tensions se sont avivées ces derniers mois, notamment après que des juifs d'extrême-droite eurent enlevé et tué un Palestinien de 15 ans originaire de Jérusalem-Est en juillet, un drame survenu à la suite de l'enlèvement et du meurtre de trois adolescents israéliens par des activistes palestiniens près d'Hébron en juin.
Le regain de tensions est également dû à la poursuite de la colonisation juive dans les quartiers de Jérusalem-Est, où vivent plus de 300 000 Palestiniens, dans des zones annexées par Israël en 1967.