L'Union européenne (UE) est ouverte à un éventuel allégement de sanctions contre la Russie, si des progrès sont constatés en Ukraine, a affirmé le président français François Hollande vendredi à l'aube lors d'une conférence de presse tenue à l'issue du sommet hivernal des 28 à Bruxelles.
Il a conditionné la sortie de crise avec la mise en application dans toutes les dimensions de l'accord de Minsk signé en septembre dernier entre les autorités de Kiev et les milices russophones est-ukrainiennes. M. Hollande a insisté à cette occasion sur "le respect du cessez-le-feu, le retrait des armes, le retrait des troupes, le respect de la ligne de démarcation et la libération de prisonniers par l'est" de l'Ukraine.
Il a souhaité que le processus de l'accord de Minsk "avance vite d'ici à la fin de l'année", et le groupe de contact se rencontrera lundi prochain entre les représentants de Kiev, de la Russie, des prorusses est-ukrainiens et de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).
M. Hollande a rappelé que lors de sa dernière visite à Moscou, son homologue russe Vladimir Poutine s'est engagé à respecter l'intégrité de l'Ukraine. "C'est très important", a-t-il ajouté.
Pour M. Hollande, l'actuelle situation économique russe est très délicate et fragile, ce n'est pas bon pour la Russie, ni pour l'Europe ni pour l'économie mondiale. Il a attribué la difficulté russe à la chute des prix du pétrole et aux sanctions infligées par l'UE dans la crise ukrainienne, "qui produisent leurs effets".
Cette année, le rouble russe a d'ores et déjà perdu la moitié de sa valeur pour atteindre les seuils de 80 roubles pour un dollar américain et 100 roubles pour un euro au plus fort de mardi dernier. En outre, la crise ukrainienne affecte aussi l'économie de ce pays ayant conclu à tout prix l'Association avec l'UE, qui se voit maintenant proche de ses limites de capacité pour aider Kiev.
Avant le sommet, la Haute Représentante de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité ainsi que vice-présidente de la Commission européenne, Mme Federica Morgherini, a pour sa part plaidé pour "le développement d'une stratégie bonne et responsable" avec Moscou. "Le monde n'a jamais été aussi dangereux et instable que ce qu'il est maintenant. Ca pourrait une bonne nouvelle, si nous pouvions bâtir un lien constructif pour traiter ces crises, au moins et évidemment à partir de l'Ukraine", a-t-elle indiqué.