Par Ren Yaqiu
Nous sommes à quelques jours de la fin de l'année. L'Occident bruisse des prochaines célébrations de Noël et du tintement des cloches du Nouvel An. Dans de nombreuses familles, le Père Noël se prépare à apporter des cadeaux aux enfants. Mais au même moment, dans les camps de réfugiés syriens, l'ambiance est toute autre. Les réfugiés y vivent dans des logements étroits, quand ce ne sont pas dans des tentes ou des cabanes, affamés, transis de froid. La plupart des réfugiés, en particulier les enfants, n'ont pas d'endroit pour aller à l'école, bénéficier d'une bonne éducation, et ils doivent même s'affairer pour aider à la subsistance de leur famille.
Encouragée par les Etats-Unis et d'autres pays occidentaux l'opposition armée syrienne a provoqué une guerre civile qui dure depuis près de quatre ans et qui a déjà coûté la vie à plus de 200 000 personnes. Quant au nombre de réfugiés, selon les statistiques du HCR publiées en août de cette année, plus de 3 millions de personnes ont fui la Syrie, et le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays a atteint 6,5 millions. C'est une catastrophe humanitaire d'une rare ampleur dans l'histoire du monde moderne. Chaque jour, nous parlons de la Syrie, comment mettre fin à la guerre civile, comment parvenir au retour rapide des réfugiés dans leurs foyers, mais pour certains c'est un problème sans issue, pour d'autres il y a bien une solution, mais elle est trop difficile à mettre en œuvre. En attendant, la guerre continue, et l'État Islamique et la branche locale d'Al-Qaida ont les mains libres pour semer le désordre, tandis qu'ils tentent de faire de la Syrie leur tête de pont pour mener à bien leur djihad contre l'Occident.
La stratégie du gouvernement américain pour lutter contre l'Etat Islamique consiste à équiper et former l'opposition armée syrienne modérée, leur permettant de participer à des opérations contre l'Etat Islamique et d'autres organisations extrémistes, ainsi que contre l'armée syrienne. Cependant, ce faisant, ils se trompent de cible, et s'adressent aux mauvaises personnes. Ces forces de l'opposition modérée sont tout simplement incapables de faire face aux groupes extrémistes, et les offensives qu'elle a conduites leur ont même fait perdre du terrain.
Rami Abdel Rahmane, Directeur de l'organisation Syrian Human Rights Watch, a souligné récemment que la branche syrienne d'Al Qaida, le Front Al-Nosra, a, dans son offensive contre l'armée gouvernementale, utilisé des chars et autres armes lourdes pris au Front Révolutionnaire Syrien. Ce dernier est précisément la soi-disant opposition armée modérée.