Le Président italien Giorgio Napolitano. |
Le président italien Giorgio Napolitano, 88 ans, qui a dirigé le pays pendant l'une de ses périodes politiques les plus orageuses, a démissionné mercredi, ouvrant une phase d'incertitude politique qui va mettre à l'épreuve la solidité du jeune gouvernement du Premier ministre Matteo Renzi et ses efforts de réforme.
La fin sans précédent du second mandat de M. Napolitano prive M. Renzi d'un allié crucial dans son combat pour encourager les changements institutionnels et économiques dans un pays qui souffre d'une mauvaise compétitivité et est enfermé dans la récession la plus prolongée depuis la Seconde Guerre mondiale. M. Napolitano a souvent contribué à réconcilier les partis italiens querelleurs pour essayer de trouver un soutien en faveur des plans ambitieux de M. Renzi, notamment une nouvelle loi électorale plus que nécessaire et une révision constitutionnelle visant à rendre le lourd processus législatif de l'Italie plus efficace.
Le prochain président-qui sera élu par les deux chambres du parlement et des représentants régionaux lors d'une longue procédure, commencera par un premier vote le 29 janvier, qui déterminera l'avenir du gouvernement de M. Renzi et le résultat de ses ambitions réformistes. Le président italien était autrefois considéré comme un personnage essentiellement honorifique dont les t?ches principales incluaient la nomination du premier ministre et la dissolution du parlement. Cela a changé au cours des dernières années, M. Napolitano jouant un r?le clé dans le pilotage de la scène politique italienne depuis 2011, lorsque l'Italie s'est presque retrouvée au centre de la crise de la zone Euro au milieu de co?ts d'emprunt qui flambaient et de l'instabilité politique prolongée.
Une session parlementaire élargie va commencer à voter pour le successeur de M. Napolitano dans les 15 prochains jours. L'élection impliquera plus de 1 000 électeurs de la Chambre haute, la Chambre basse et de représentants nommés par les conseils régionaux. Lors des trois premiers tours de vote, une super-majorité des deux tiers est nécessaire pour élire le nouveau président, alors que la majorité simple suffit par la suite. Le bon déroulement des élections est assez rare en Italie et, estiment les analystes, dans un tiers des cas, il faut plus de 10 jours pour trouver un compromis sur un candidat crédible. " Nous devrions raisonnablement avoir le nom du nouveau président d'ici la fin du mois ", a déclaré M. Renzi mercredi, ajoutant qu'il va essayer d'accélérer le processus des élections autant que possible.
Quelques noms de candidats possibles ont émergé dans la presse italienne au cours des dernières semaines, comme les anciens premiers ministres Giuliano Amato et Romano Prodi. Ce dernier, cependant, avait déjà subi un échec à l'élection présidentielle 2013 en raison de défections de dernière minute parmi les électeurs du Parti démocratique, ce qui rend sa candidature peu probable. Le vétéran du Parti démocratique et ancien secrétaire du parti Walter Veltroni figure également parmi les candidats possibles, avec Anna Finocchiaro, un membre éminent du parti de centre-gauche de M. Renzi, qui serait la première femme à occuper ce poste si elle était élue.