Deux semaines après les attentats qui ont coûté la vie à 17 personnes en région parisienne, le Premier ministre français Manuel Valls a annoncé mercredi un arsenal de mesures destinées à la lutte anti-terroriste, auxquelles seront consacrées 425 millions d'euros sur trois ans.
"Le terrorisme a frappé comme jamais il n'avait frappé sur notre sol" et ces attaques "réclament une détermination sans faille", a déclaré mercredi le chef du gouvernement lors d'une conférence de presse organisée à l'Elysée.
"Au total, au cours des trois prochaines années, ce sont (..) 2. 680 emplois supplémentaires qui seront consacrés à la lutte contre le terrorisme dans les services régaliens de l'Etat et dans les juridictions", a indiqué le Premier ministre.
Par exemple, "1.400 nouveaux emplois seront créés au ministère de l'Intérieur au cours des trois prochaines années. Parmi eux, 1. 100 seront directement affectés au sein des unités de renseignement chargées de lutter contre le terrorisme", a-t-il précisé.
D'autre part, "60 millions d'euros vont être spécifiquement consacrés à la prévention de la radicalisation", a-t-il ajouté, précisant que "le nombre d'individus radicalisés et pouvant passer à l'acte (en France) ne cesse d'augmenter" et qu'il "surveiller près de 1.300 personnes, Français ou étrangers résidents en France, pour leur implication dans les filières terroristes en Syrie et en Irak".
"Un fichier, placé sous le contrôle d'un juge, sera créé dans lequel seront obligatoirement inscrites toutes les personnes condamnées ou judiciairement mises en cause pour des faits de terrorisme. Celles-ci devront justifier de leur adresse à intervalles réguliers, informer de leurs changements de domicile et déclarer tout séjour à l'étranger", a poursuivi le chef du gouvernement.
Le Premier ministre a également précisé qu'il y a en tout "122. 000 personnels, gendarmes, policiers, militaires, qui assurent la sécurité des synagogues, écoles juives, mosquées, établissements scolaires musulmans, et bâtiments publics".
Manuel Valls a aussi demandé une "réflexion transpartisane" en vue d'examiner et de formuler "des propositions définitives dans un délai de six semaines" sur la mise en place d'une peine d'indignité nationale, qui pourrait par exemple entraîner la privation des droits civiques, civils et politiques, comme cela avait été pratiqué à la Libération.
"Nous agissons dans le cadre d'un travail interministériel qui doit se poursuivre (...) Et ce combat contre le terrorisme nous le mènerons sans relâche", a conclu le chef du gouvernement.