La Banque centrale européenne a brusquement annulé son acceptation des obligations grecques en échange de financement mercredi, déplaçant le fardeau sur la banque centrale d'Athènes pour financer ses prêteurs et isolant la Grèce à moins qu'elle ne trouve un nouvel accord sur des réformes.
Cette décision, ce qui signifie que la banque centrale grecque devra fournir des dizaines de milliards d'Euros de liquidités supplémentaires d'urgence à ses banques dans les prochaines semaines, était une réponse à ce que beaucoup à Francfort considèrent comme qu'un abandon par le gouvernement grec du programme « aide contre réformes ».
La décision a été prise quelques heures après que le nouveau Ministre des finances de la Grèce, Yanis Varoufakis, soit sorti d'une rencontre avec le président de la BCE Mario Draghi en disant la BCE ferait « tout ce qu'il faut » pour soutenir les Etats membres comme la Grèce. À l'opposé, cette décision de la BCE, qui a nécessité le soutien de la majorité des chefs des banques centrales de la zone Euro, témoigne de la consternation généralisée face aux projets du nouveau gouvernement grec non seulement à Francfort, mais aussi dans le bloc de 19 pays. La BCE a annoncé sa décision, qui prendra effet à partir du 11 février, après que les gouverneurs se soient réunis mercredi à Francfort.
Cela signifie que les dizaines de milliards d'Euros d'obligations du gouvernement grec ainsi que les obligations bancaires garanties par Athènes ne seront plus admissibles à titre de garantie en échange d'un financement de la BCE aux banques. A la place, la banque centrale de Grèce devra fournir des liquidités d'urgence (FLU) à ces banques, ce qu'elle devra faire à ses propres risques, isolant les problèmes de financement de ces banques du reste de la zone Euro. Si la banque centrale se heurtait à des difficultés par la suite, ce serait alors au gouvernement grec englué dans les dettes, et qui peut difficilement se le permettre, d'intervenir.