L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a dévoilé mardi dans un nouveau rapport plusieurs mesures que les gouvernements de ses membres peuvent prendre pour lutter contre une consommation nocive d'alcool qui est souvent associée à des taux de plus en plus élevés d'accidents de la circulation et aux violences, ainsi qu'à un risque accru de maladies graves et chroniques des populations.
Selon ce rapport intitulé "Lutter contre l'usage nocif de l'alcool : Politiques économiques et de santé publique", la consommation moyenne d'alcool d'un adulte dans les pays de l'OCDE est aujourd'hui estimée à environ 9,1 litres d'alcool pur par habitant et par an, ce qui représente plus de 100 bouteilles de vin. Le niveau de consommation a baissé de 2,5%, de manière générale, au cours des deux dernières décennies, mais il a particulièrement augmenté en Finlande, en Islande, en Israël, en Norvège, en Pologne et en Suède. La consommation a aussi nettement augmenté dans la Fédération de Russie, au Brésil, en Inde et en Chine, malgré les niveaux relativement faibles dans ces deux derniers pays.
Les niveaux de consommation d'alcool dangereuse et les abus épisodiques des jeunes, et particulièrement des femmes, ont augmenté dans de nombreux pays de l'OCDE, montre le rapport, ajoutant que la proportion d'enfants de moins de 15 ans qui ont été en état d'ébriété a fait un bond dans les années 2000, passant de 30% à 43% chez les garçons et de 26% à 41% chez les filles.
L'abus d'alcool est l'une des premières causes de décès et d'invalidité, tuant un plus grand nombre d'individus de par le monde que le virus du SIDA, la violence et la tuberculose réunis, souligne le rapport, précisant qu'entre 1990 et 2010, l'usage nocif de l'alcool est passé du huitième au cinquième rang des principales causes de décès et d'invalidité dans le monde.
D'après le rapport, les gouvernements désireux de lutter contre l'alcoolisation paroxystique intermittente et autres types d'abus, peuvent recourir à diverses mesures visant à réduire la consommation d'alcool, qu'elle soit régulière ou épisodique, qui peuvent prendre la forme de conseils aux gros buveurs, d'une augmentation des taxes, d'un relèvement des prix, d'un durcissement de la réglementation sur la vente de boissons alcoolisées ou d'un renforcement des contrôles visant l'alcool au volant.
Les actions engagées devraient cibler avant tout les gros buveurs, par exemple à travers les médecins de soins primaires qui peuvent repérer les consommations nocives et convaincre leurs patients de commencer à s'attaquer au problème, et par l'application plus stricte des règles interdisant l'alcool au volant pour réduire le nombre des victimes d'accidents de la circulation, ont proposé les chercheurs de l'OCDE.
Selon l'étude, un renchérissement du coût, par exemple, sous forme d'un relèvement des taxes ou d'un prix minimum pour l'alcool bon marché, peut parfois être nécessaire pour compléter les mesures mentionnées ci-dessus. En outre, une réglementation plus stricte des campagnes de publicité pour l'alcool et un renforcement des investissements en faveur de la sensibilisation des jeunes aux dangers d'un usage nocif de l'alcool sont également importants.