François Hollande et Jacques Chirac en novembre 2014. |
Selon un communiqué de presse de Wikileaks publié mardi, citant des rapports de renseignement top secret et des documents techniques, la National Security Agency américaine aurait espionné les présidents français Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Ces révélations ont été rapportées par le quotidien français Libération et sur le site d'information Mediapart, qui ont précisé la NSA a espionné les présidents français pendant une période allant d'au moins 2006 à mai 2012, le mois lors duquel François Hollande a succédé à Nicolas Sarkozy.
D'après Wikileaks, les documents proviennent de la surveillance de la NSA ciblant directement les communications de François Hollande, au pouvoir depuis 2012, de Nicolas Sarkozy (2007-2012) et de Jacques Chirac (1995-2007), ainsi que de ministres français et de l'ambassadeur de France aux Etats-Unis. On y apprend ainsi, selon les documents, que Nicolas Sarkozy aurait songé à reprendre les négociations de paix israélo-palestiniennes sans la participation des États-Unis et que François Hollande craignait une sortie de la Grèce de la zone Euro dès 2012.
Ces dernières révélations concernant l'espionnage entre pays occidentaux alliés arrivent après qu'il soit apparu que la NSA avait espionné l'Allemagne et que la propre agence de renseignement de celle-ci, le BND, avait même coopéré avec la NSA pour espionner des responsables et des entreprises ailleurs en Europe. « Les Français ont le droit de savoir que leur gouvernement élu est soumis à la surveillance hostile de la part d'un allié », a déclaré le fondateur de WikiLeaks Julian Assange dans la déclaration, ajoutant que « plus de révélations importantes » suivraient bientôt.
Les documents comprennent des résumés de conversations entre les représentants du gouvernement français sur la crise financière mondiale, l'avenir de l'Union Européenne, les relations entre l'administration Hollande et le gouvernement de Mme Merkel, les efforts français pour déterminer la composition du personnel de direction de l'Organisation des Nations Unies, et un différend entre les gouvernements français et américains au sujet d'activités d'espionnage américaines en France. Selon WikiLeaks, ils contenaient également les numéros de téléphone portable de nombreux fonctionnaires du palais présidentiel de l'Elysée, y compris le téléphone portable direct du président.