Les parents qui ont affaire à des enfants qui mentent ont la vie dure, cela ne fait aucun doute. Le mensonge n'est pas une bonne conduite –et c'est ce que la plupart des parents s'acharnent à faire comprendre à un enfant qui a été pris en flagrant délit de mensonge. Chacun sait qu'il n'est pas facile de faire entrer cette idée dans leur tête, et pour les parents c'est souvent une expérience stressante. Mais des scientifiques ont tout de même trouvé un point positif à ce vilain défaut : la bonne nouvelle est que le mensonge est un signe que leurs enfants ont une bonne mémoire...
Une étude récente a donc trouvé une lueur d'espoir à offrir à ces parents ; non, ce n'est pas une méthode en 3 étapes pour que votre enfant cesse de mentir, ni un quelconque sirop de vérité magique. Mais à la place, ils ont découvert, et ce n'est déjà pas si mal, qu'être un bon menteur signifie que vous avez une assez bonne mémoire… alors certes, la société peut désapprouver cette fâcheuse pratique, mais il n'empêche : bien mentir exige une certaine habileté et des efforts, et aussi un peu d'intelligence.
Des chercheurs de l'Université de Sheffield, en Angleterre, ont découvert que les enfants qui présentent des compétences particulièrement impressionnantes à couvrir un mensonge ou à s'en tenir à une histoire qu'ils ont inventée de toutes pièces sont également très bons en termes de mémoire de travail verbale. Le Dr. Elena Hoicka, le leader de l'étude qui travaille au Département de psychologie de l'Université de Sheffield, a déclaré que les parents peuvent au moins se rendre compte qu'un bon mensonge signifie que l'enfant améliore sa façon de penser et est très formateur pour ses capacités de mémorisation.
Sept enfants de 7 ans faisaient partie de l'étude interactive menée par l'Université de Sheffield Les enfants étaient invités à participer à un jeu-questionnaire lors de l'expérience. Et le truc était que le Dr Hoicka avait interdit aux enfants de retourner les cartes de jeu et de regarder l'autre face, car ce faisant, ils tricheraient en regardant les réponses aux questions. Ensuite, les chercheurs ont quitté la salle, laissant les enfants seuls avec les cartes… et la tentation. Une caméra cachée à l'intérieur de la salle a offert à l'équipe une vue sur les enfants en permanence, afin qu'ils puissent voir ce que les enfants feraient.
Les capacités de mensonge ont ensuite été testées en posant aux enfants 2 questions permettant d'établir si oui ou non ils mentaient –s'ils répondaient aux deux questions sans se trahir, ils étaient alors considérés comme bons menteurs. L'étape suivante a consisté à évaluer la mémoire verbale, qui se réfère à combien de mots l'enfant se souviendra dans une seule instance, suivie d'un test pour leur mémoire visio-spatiale. Dans cette phase, les enfants devaient se souvenir et mémoriser autant d'images qu'ils le pouvaient.
Conclusions ont montré que la capacité de se souvenir des mots a aidé les enfants à être de meilleurs menteurs. Toutefois, le Dr Hoicka dit qu'elle voulait tester ces conclusions sur un plus grand nombre d'enfants, afin de mieux comprendre ce qui fait que les enfants mentent en premier lieu, et comment ils apprennent à mentir.