A l'occasion de la fête nationale française du 14 juillet, le Premier ministre français Manuel Valls a déclaré que "la menace terroriste n'a jamais été aussi présente, aussi pesante, et aussi lourde à l'extérieur comme à l'intérieur du pays".
Des attentats de janvier contre Charlie Hebdo aux attaques jihadistes du 26 juin, marquées par la décapitation d'un chef d'entreprise à Saint-Quentin-Fallavier (Isère), la France affronte une menace terroriste de plus en plus effrayante qui provoque des appels et une recherche générale de solutions.
LA FRANCE HANTÉE PAR LA MENACE TERRORISTE
"Lundi 13 juillet à l'aube, quatre suspects âgés de 16 à 23 ans, dont un ancien militaire réformé de la marine nationale, ont été interpellés en quatre points différents du territoire", a annoncé le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Pour le moment, les quatre individus ont été mis en garde à vue par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour des enquêtes sur des projets d'attentats récemment déjoués en France. Selon le ministre, ils visaient des "installations militaires".
D'après une chronologie publiée par l'AFP, pour le premier semestre 2015, il y a eu quatre événements terroristes.
Au début du seconde semestre de cette année, Yassin Salhi, chauffeur-livreur de l'entreprise ATC, a tué le 26 juin son patron dans sa camionnette avant de le décapiter dans un parking, et a voulu faire exploser une usine.
Le 22 avril, un étudiant en informatique Franco-Algérien, connu comme candidat au départ vers la Syrie pour rejoindre les jihadistes, a été arrêté pour avoir préparé un attentat imminent contre des églises; le 3 février, Moussa Coulibaly, qui a plus tard exprimé sa haine de la France, de la police, des militaires et des juifs, a attaqué au couteau trois militaires en faction devant un centre communautaire juif à Nice; le 8 janvier, Amédy Coulibaly a tué une policière municipale et blessé un agent municipal à Montrouge (Hauts-de-Seine) puis pris plusieurs personnes en otages le lendemain, dans une épicerie casher de la Porte de Vincennes, à Paris XXe; le 7 janvier, les frères Chérif et Saïd Kouachi ont pénétré dans les bureaux du journal Charlie Hebdo, situés dans le centre de Paris, et fait 12 morts dont deux policiers.
RENFORCEMENT DE MESURES CONTRE LE TERRORISME
Face à cette menace terroriste effroyable, le gouvernement français a souligné le courage du peuple, le renforcement de la surveillance, de la coopération internationale et des mesures concernant les musulmans en France.
A la veille de la fête nationale, le président français François Hollande a appelé les Français à rester unis vis-à-vis de la menace terroriste et à "refuser la peur", faisant référence aux 10 000 soldats déployés en urgence sur le territoire national au lendemain des attentats de janvier.
Selon l'AFP, Bernard Cazeneuve a annoncé le 30 juin avoir "proposé" au président Hollande et au Premier ministre de "resserrer le dispositif de surveillance opérationnel" des islamistes radicaux susceptibles de passer à l'acte, précisant qu'un "état-major opérationnel pour la prévention du terrorisme" - associant renseignement, police, gendarmerie - va être créé et sera destinataire de ces informations.
Quant à la coopération internationale, François Hollande, visitant le Cameroun le 3 juillet, a invité les autorités du Cameroun et du Nigeria à "avoir les meilleures relations pour agir" contre le groupe terroriste Boko Haram, indiquant que "la lutte contre le terrorisme est une lutte à l'échelle du monde entier et que (...) nul pays n'est épargné". Par ailleurs, la France a renforcé sa coopération avec l'Union Africaine (UA), l'Australie et plusieurs autres pays.
Depuis l'attentat en Isère, plusieurs responsables politiques, de droite et du Front national notamment, ont réclamé la fermeture de mosquées salafistes, considérées comme suspectes de liens avec la mouvance jihadiste. Le 30 juin, Manuel Valls a confirmé la possibilité de fermer des mosquées et à dissoudre des associations, quand elles se montrent suspectes de sympathies ou de complicités avec l'islamisme radical et les visées jihadistes.
Néanmoins, le gouvernement français a indiqué que "le meilleur rempart contre le terrorisme, ce sont les musulmans de France". Le ministre de l'Intérieur a appelé les musulmans à combattre l'islam radical, déclarant :"il vous revient à vous tous, musulmans de France, autorités religieuses, car vous seuls pouvez le faire avec l'autorité des savants, de dénoncer sans trêve l'imposture de ces discours, de les critiquer sur le plan religieux, et de ne pas laisser la place, jamais, aux radicalités et à la haine".