Un panel indépendant du gouvernement allemand a déclaré lundi qu'un mécanisme permettant aux Etats membres de se mettre en faillite devrait être créé dans la zone euro pour empêcher les crises.
Le Conseil allemand des Experts économiques, connu sous le nom de "Cinq sages", a déclaré dans un rapport spécial mardi que les récents conflits et les tensions entre la Grèce et ses créanciers avaient ébranlé les fondations de la zone euro et souligné l'urgence des réformes.
D'après ce conseil, un mécanisme sur l'insolvabilité devrait être créé pour compléter les politiques de crise actuelles de la zone euro et assurer la crédibilité de la clause de non-renflouement de la région.
Un tel mécanisme obligera les créanciers à faire face aux pertes si les Etats font faillite et incitera les investisseurs à évaluer les risques souverains plus en détail, a poursuivi le conseil.
Il a ajouté que bien que l'introduction de seuils de dette fixes pour procéder à la banqueroute n'était pas possible sur le court-terme, les gouvernements de la zone euro devraient immédiatement commencer à travailler sur le mécanisme afin de réduire les chances que les contribuables devront une fois de plus hériter des risques des porteurs d'obligations souveraines.
"Pour assurer la cohésion de l'union monétaire, nous devons reconnaître que les électeurs dans les pays créanciers ne sont pas prêts à financer de manière permanente les pays endettés", a déclaré Christoph M. Schmidt, président du conseil.
Le conseil a également recommandé que la zone euro "se montre ferme face à tout gouvernement qui ne coopère pas et qui est frappé par la dette", et qu'une sortie de la zone euro ne doit être possible qu'en "tout dernier ressort".
Le rapport spécial a été publié alors que les créanciers et la Grèce ont commencé des discussions préparatoires sur un nouveau programme de renflouement de plusieurs milliards d'euros, le troisième du pays en cinq ans.
"Pour que le nouveau programme fonctionne, la Grèce doit montrer plus d'engagement pour les réformes structurelles profondes. Et elle devrait utiliser l'expertise technique proposée par ses partenaires européens", a ajouté le conseil.