Le président français François Hollande a déclaré lundi qu'il déciderait « dans les prochaines semaines » du sort du contrat litigieux de livraison de deux navires de guerre à la Russie, qui empoisonne les relations franco-russes depuis plus d'un an. Le sort des deux porte-hélicoptères Mistral a en effet mis à mal les liens entre les deux pays après la décision de Paris de geler le contrat d'1,2 milliards d'Euros quand l'Occident a infligé des sanctions à Moscou après l'annexion de la Crimée et son soutien présumé aux rebelles séparatistes en Ukraine.
« Nous avons des obligations contractuelles », a déclaré François Hollande aux journalistes lundi, se référant à l'affaire. « Nous sommes dans un débat ... qui nécessitera une décision que je dois prendre, et que je vais prendre dans les prochaines semaines ». La livraison du premier navire aurait dû intervenir en 2014, tandis que le second devait être livré cette année.
De son côté, le président russe Vladimir Poutine a minimisé l'importance de l'accord de 2011 et affirmé que la Russie avait principalement passé cette commande pour aider le chantier naval français. L'homme fort du Kremlin a, cependant, précisé que la Russie souhaitait tout de même récupérer son argent. Selon le journal russe Kommersant, la France a offert de résilier le contrat Mistral et de rembourser 785 millions d'Euros à Moscou, à condition que Paris puisse réexporter les navires.
Mais si Kommersant a rapporté que la France propose de ne rembourser uniquement l'argent qui a été versé à ce jour dans le cadre de ce contrat, il semble que la Russie aimerait que ce soit aussi le cas pour d'autres dépenses, comme les coûts de formation des équipages et de la construction des infrastructures dans le port de Vladivostok, où le premier des deux navires devait être basé.