Le président français François Hollande a déclaré vendredi, après avoir rencontré le président russe Vladimir Poutine en Arménie, qu'aucune décision n'a encore été prise sur l'avenir du contrat suspendu de la France concernant la livraison de porte-hélicoptères Mistral à la Russie. « En ce qui concerne les Mistral, j'en ai fixé les termes. Soit les Mistral sont livrés, ce qui n'est pas notre décision aujourd'hui, soit un remboursement sera fait sous la forme dont nous avons discuté », a dit François Hollande lors d'une conférence de presse après la rencontre à Erevan, en Arménie.
Séparément, Le Ministre de l'économie Emmanuel Macron a déclaré à Reuters à Paris que le gouvernement français va s'assurer que les entreprises et les ouvriers concernés ne seront pas affectés. « Techniquement, nous sommes prêts, de sorte que cette décision, si elle est prise, ne portera pas atteinte aux entreprises et aux ouvrier impliqués », a-t-il dit. Plus tôt vendredi une source russe proche des négociations avait laissé entendre que la Russie et la France étaient proches d'un accord pour annuler le contrat et rembourser Moscou.
L'unité DCNS de Thales, détenue à 26% par l'Etat français et à 25% par Dassault Aviation, est le principal constructeur du Mistral. La France a suspendu la livraison des navires de guerre l'an dernier après que l'Union Européenne ait décidé d'imposer des sanctions à la Russie suite au conflit en Ukraine. Vladimir Poutine avait dit la semaine précédente que Moscou n'imposerait pas de sanctions à la France sur le contrat d'1,2 milliard d'Euros si toutes les dépenses faites par la Russie étaient remboursés.
Se référant à la déclaration faite mercredi par François Hollande, qui disait que la France pourrait annuler le contrat et rembourser, la source russe proche des pourparlers a déclaré : « Nous apprécions très fortement cette déclaration », ajoutant que François Hollande avait proposé une solution « acceptable » et que la France serait en mesure de « sauver la face », mais a refusé de donner davantage de détails sur la solution proposée. Vladimir Poutine et François Hollande étaient réunis en marge des cérémonies marquant le centenaire du massacre des Arméniens par les Turcs.