La France a repoussé "jusqu'à nouvel ordre" la livraison controversée d'un navire de guerre à la Russie en raison de la crise en Ukraine, suscitant une première réponse mesurée de Moscou.
Le Président François Hollande a déclaré dans un communiqué que « la situation actuelle en Ukraine orientale ne permet toujours pas la livraison du premier » des deux navires de la classe Mistral que la France a construit pour la Russie. « Il a donc décidé de retarder jusqu'à nouvel ordre » la décision d'accorder ou non la licence d'exportation nécessaire pour livrer le navire à la Russie, a ajouté le communiqué.
La Russie avait prévenu Paris de conséquences « graves » si la France ne livrait pas le premier des deux porte-hélicoptères de classe Mistral à la fin du mois de novembre. Mais la réaction de Moscou s'est avérée relativement modérée après l'annonce de François Hollande, le Ministre adjoint de la Défense Iouri Borisov ayant déclaré que la Russie n'a pas pour l'heure l'intention de déposer une réclamation contre la France pour violation de contrat. « Nous attendrons patiemment ... jusqu'à présent, nous ne déposons pas de réclamation où que ce soit » a dit M. Borisov dit à l'agence de presse RIA Novosti.
Aux termes de l'accord original, le premier des deux navires d'assaut -qui peut transporter 16 hélicoptères, quatre chalands de débarquement, 13 chars, 450 soldats et un hôpital- était censé être livré plus tôt ce mois. Mais du fait du conflit en Ukraine et de la dégradation rapide des relations entre la Russie et l'Occident, la France a fait l'objet d'intenses pressions de ses alliés, en particulier les Etats-Unis, et a décidé en septembre reporté la livraison. Paris fait néanmoins face à un sérieux dilemme au sujet des Mistral ; la France pourrait ainsi être passible de lourdes amendes si elle viole le contrat d'1,2 milliards d'Euros (1,5 milliard de Dollars US).