La Russie portera plainte contre la France si elle annule le contrat sur la fabrication des porte-hélicoptères Mistral pour Moscou, a indiqué jeudi le chef de l'administration du Kremlin, Sergueï Ivanov.
Notant que c'était à la France de décider si elle honorerait ou pas le contrat, M. Ivanov, qui assistait à la réunion annuelle du club de discussion international Valdaï à Sotchi, a expliqué que Moscou agirait "comme tout un chacun dans le monde civilisé".
"La Russie portera plainte contre la France pour demander des dommages au cas où Paris ne respectait pas la mise en oeuvre du contrat pour les Mistral", a déclaré M. Ivanov, dont les propos ont été relayés par l'agence de presse RIA Novosti.
Moscou et Paris ont signé un contrat d'une valeur de 1,6 milliard de dollars en 2011, aux termes duquel la France doit livrer le premier vaisseau porte-hélicoptères de classe Mistral à Moscou en octobre ou novembre de cette année, et le second en 2015.
En septembre, la France a suspendu la livraison du premier bâtiment de guerre, expliquant que "les conditions n'étaient pas réunies", selon la formule de François Hollande.
M. Ivanov a expliqué que Moscou était réticente à l'idée de gâcher les relations entre la Russie et la France et de sacrifier leurs intérêts mutuels à long terme pour cause d'objectifs politiques.
Notant que personne ne pouvait isoler la Russie et que Moscou ne craignait pas les sanctions occidentales, le responsable du Kremlin a accusé l'Occident de mener une guerre de l'information contre le président russe Vladimir Poutine.
Pourtant, M. Ivanov a estimé que la Russie ne se dirigeait aucunement vers l'auto-isolement et espérait que l'Union européenne resterait son principal partenaire commercial dans les années à venir.
Par ailleurs, il a souligné que le format G20 comptait plus pour la Russie que le format G8.