Moscou ne prévoit pas pour l'instant de porter plainte contre la France au sujet de la livraison retardée du Mistral, porte-hélicoptère que la Russie a commandé à la France, a indiqué mardi le vice-ministre russe de la Défense Iouri Borissov.
"Tout est spécifié dans le contrat, et nous agissons dans le cadre du contrat", a déclaré M. Borissov, soulignant que Moscou se comporterait de manière civilisée en attendant la suite des événements.
"Comme nous l'avons répété, l'incident ne nuira pas à la modernisation de la Marine russe", a dit Borissov à la chaîne de télévision Rossiya 1.
C'est entièrement de la responsabilité de la France de faire face aux problèmes liés à un échec de la livraison, y compris le paiement d'amendes et le remboursement de l'acompte, a poursuivi M. Borissov.
Selon le contrat, Paris peut reporter la date de livraison pendant trois mois, soit jusqu'à la mi-février 2015.
Un haut responsable du ministère de la Défense a assuré mardi qu'il n'y avait aucun doute sur le fait que la Russie recevrait les porte-hélicoptères dans les délais impartis par le contrat, selon l'agence de presse Interfax.
L'ambassadeur de Russie auprès de l'Union européenne (UE) Vladimir Chizhov a mis en garde mardi également sur le fait que l'autorité et le prestige de la France en tant que partenaire seraient atteints si le contrat devait ne pas être respecté.
Plus tôt mardi, la France a suspendu sine die la livraison à la Russie du premier des deux porte-hélicoptères Mistral, du fait de la crise qui se poursuit en Ukraine et du rôle présumé de la Russie en tant que soutien aux rebelles autonomistes de l'est de l'Ukraine.
Le chef de l'administration présidentielle russe, Sergueï Ivanov, avait annoncé fin octobre que la Russie porterait plainte contre la France pour réparation des dommages en cas d'annulation du contrat.
La France est sous la pression de ses alliés occidentaux qui lui demandent d'annuler le contrat de 1,2 milliard d'euros (environ 1,5 milliard de dollars) signé en 2011, mais pourrait encourir une demande de compensation de la part de la Russie si elle ne respecte pas les termes du contrat.