Près de deux tiers (64%) des Français sont favorables à la livraison des deux navires de type Mistral à la Russie que Paris a suspendue jusqu'à nouvel ordre en raison de la situation en Ukraine, révèle mardi un sondage de l'institut Ifop.
Selon un sondage commandé par La Tribune et réalisé par l'Ifop, les Français sont favorables à une large majorité (64%) à la livraison des deux bateaux de projection et de commandement (BPC) de type Mistral à la Russie, rapporte mardi le journal La Tribune.
Les deux porte-hélicoptères, le Vladivostok et le Sébastopol, avaient été commandés à la France par la Russie en 2011 pour un montant de 1,12 milliard d'euros. Le premier devait être livré à l'automne 2014 et le second en 2015.
Mais en raison de la situation en Ukraine, l'Elysée avait indiqué début septembre que les conditions pour que la France autorise la livraison du premier BPC (bâtiment de projection et de commandement) "n'étaient pas réunies", arguant que les actions menées par la Russie dans l'est de l'Ukraine "contrevenaient aux fondements de la sécurité en Europe".
D'après le sondage, les Français sont d'autant plus convaincus de la nécessité de livrer les deux Mistral à la Russie qu'ils considèrent, à une très large majorité (75%), que le refus de la France de remettre ces navires à la marine russe n'est pas efficace pour régler le conflit entre l'Ukraine et la Russie.
Par ailleurs, pour 77% des sondés, le refus de livrer les deux navires "aura des conséquences négatives directes pour les chantiers navals en France et pour l'emploi, ajoute le journal.
De plus, 72% des Français "considèrent que le refus de livrer va nuire à l'industrie de défense française en mettant en danger d'autres contrats commerciaux", poursuit le journal.
"Enfin, les Français estiment à 63% que le gouvernement français a été suffisamment présent dans les négociations diplomatiques dans la gestion du conflit entre l'Ukraine et la Russie", note La Tribune, indiquant au passage que seuls 49% des sondés estiment que "la France a été efficace pour tenter de régler le conflit entre les deux pays".
Les 400 marins russes venus se former en juin dernier au maniement des deux navires à Saint-Nazaire (ouest) étaient rentrés chez eux en décembre, sans que l'on sache s'ils reviendront prochainement poursuivre leur formation.
La semaine dernière, la Russie a envoyé une demande officielle d'explication écrite à la France concernant son refus de lui livrer les deux porte-hélicoptères.