L'ancien Premier ministre japonais Yukio Hatoyama a déclaré qu'il espérait que son successeur, l'actuel Premier ministre Shinzo Abe, pourrait faire face à l'histoire, admettre l'agression japonaise et s'excuser auprès des victimes dans son allocution marquant le 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale.
M. Hatoyama s'est ainsi exprimé lors d'une interview diffusée à l'occasion d'un forum tenu dimanche dernier dans la province chinoise du Heilongjiang (nord-est), une semaine avant le 70e anniversaire de la fin de la guerre.
L'interview a été filmée le 9 juillet au Hall de Hatoyama, à Tokyo et a été rendue publique pour la première fois à Harbin, chef-lieu du Heilongjiang, le 9 ao?t.
"Je pense sincèrement que les guerres sont des erreurs. Donc, je ne veux pas les voir réappara?tre. Et nous devons nous excuser honnêtement auprès de toutes les victimes de l'agression", a indiqué M. Hatoyama dans la vidéo.
En 2013, M. Hatoyama s'est rendu au Mémorial des victimes du massacre de Nanjing perpétré par les envahisseurs japonais. Il figure parmi une poignée d'hommes politiques du Japon à avoir visité le Mémorial.
"En tant que descendants, nous devons nous excuser auprès des victimes de guerre, car un grand nombre de vies innocentes ont été prises par les troupes japonaises", a regretté M. Hatoyama.
Selon lui, il y une explication possible concernant l'absence d'excuses de la part du Japon. Si les dirigeants japonais admettent les crimes, ils devront payer des indemnités. Et une fois la procédure commencée, elle sera interminable.
"La question est restée en suspens depuis 70 ans. Je suis profondément désolé pour ces victimes", a-t-il ajouté.
Le r?le d'"agresseur" du Japon et son "règne colonial" ont été clairement mentionnés dans la Déclaration de Murayama et des excuses officielles ont été faites en 1995 par le Premier ministre japonais de l'époque Tomiichi Murayama, à l'occasion du 50e anniversaire de la fin de la guerre. Mais Shinzo Abe ne semble pas l'apprécier, "au moins pendant une certaine période", a constaté M. Hatoyama.