Dernière mise à jour à 09h05 le 10/09
La France a commencé à accueillir mercredi ses premiers réfugiés, Irakiens et Syriens, venus d'Allemagne, pour soulager le pays qui fait face à un afflux de migrants sans précédent, rapporte mercredi la presse française.
"Un premier contingent de deux cents réfugiés originaires d'Irak et de Syrie a commencé à arriver en France ce mercredi matin, alors que François Hollande a annoncé lundi que la France était prête à accueillir 24.000 réfugiés au cours des deux prochaines années", écrivait mercredi matin sur son site Internet la chaîne d'information BFM TV.
Arrivés récemment en Allemagne, ces migrants, "principalement des hommes assez jeunes (...), "ont fait un voyage de 25 jours (...) pour arriver jusqu'en France", expliquait mercredi une journaliste de la chaîne.
"Depuis lundi, des agents de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) ont installé un bureau dans un centre d'accueil temporaire ouvert à Munich (sud de l'Allemagne)" pour "orienter ceux qui le souhaitent vers l'Hexagone", soulignait mercredi matin le journal Le Figaro.
"Nous proposons à un certain nombre d'entre eux de venir en France au titre de l'asile, en procédant évidemment à une vérification de la nationalité, car l'opération concerne uniquement des Syriens, des Irakiens et des Érythréens", a déclaré mardi le directeur général de l'Ofpra, Pascal Brice, cité par la presse française.
"Au bout de quelques semaines, ils pourront, en tant que réfugiés, construire une vie normale dans un logement, travailler, le début d'une vie nouvelle dans notre pays", a-t-il ajouté mardi sur BFM TV.
"Je veux remercier les Français pour leur hospitalité. On espère être de bons citoyens dans votre pays, on fera de notre mieux", expliquait mardi soir sur cette même chaîne un réfugié qui s'apprêtait à gagner la France.
Dans un communiqué publié mardi, la Croix-Rouge française a fait savoir que "les 9, 10 et 11 septembre, 1.000 personnes venues d'Allemagne et ayant obtenu le statut de réfugiés en France arriveront" en France.
"Au total, quatre bus ont été affrétés pour 200 migrants. Ces personnes doivent être hébergées pour un mois, dans un foyer ou un centre d'accueil à Cergy ou Champagne-sur-Seine (région parisienne)", indiquait mercredi BFM TV.
"Les familles seront ensuite réparties dans les différentes communes qui se sont portées volontaires pour les accueillir. Le Premier ministre Manuel Valls doit d'ailleurs présider ce mercredi à 14 heures à Matignon une réunion interministérielle sur la question de l'hébergement", est-il précisé.
Mardi, le journal Le Parisien rapportait que "le centre de séjour Hubert Renaud de l'île de loisirs de Cergy-Pontoise est prêt pour accueillir 110 réfugiés", indiquant que "des lits supplémentaires ont été affrétés" et que "les réserves alimentaires sont faites". Alors que les autorités françaises se mobilisent pour accueillir les réfugiés, deux maires de droite ont suscité une polémique en disant ne souhaiter accueillir que des chrétiens.
Le député-maire de Roanne (centre), Yves Nicolin (Les Républicains), a en effet expliqué que sa ville pourrait "accueillir peut-être une dizaine de familles, mais à la condition qu'il soit bien question de réfugiés chrétiens qui sont persécutés parce que chrétiens en Syrie par Daesh", craignant de voir s'installer sur sa commune "des terroristes déguisés".
Son collègue de Belfort (est), Damien Meslot (Les Républicains), a indiqué pour sa part qu'il réfléchissait à accueillir des "familles de chrétiens syriens et de chrétiens d'Irak", parce qu'ils sont "les plus persécutés".
Suite à ces propos, le Premier ministre français, Manuel Valls, a expliqué mardi soir qu'"on ne trie pas en fonction de la religion" et que "le droit d'asile, c'est un droit universel", après que son ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, eut condamné une distinction "funeste" entre réfugiés selon l'appartenance religieuse.
Mercredi, Le Figaro expliquait enfin que "la France n'est pas forcément une priorité" pour les migrants que la France a commencé à accueillir mercredi, notant que "les Syriens et les Irakiens se dirigent majoritairement vers l'Allemagne, où une importante diaspora est présente et où le chômage est faible, ou encore vers la Suède, traditionnellement ouverte aux réfugiés".
"Notre travail est de les amener à envisager un parcours d'asile en France. Pour cela, nous leur montrons qu'il y a une volonté de les accueillir en France, et qu'en Allemagne ils risquent d'être noyés dans la masse", a conclu le directeur général de l'Ofpra, cité par Le Figaro.