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Comment l'Europe peut faire face à la vague des réfugiés

le Quotidien du Peuple en ligne | 09.09.2015 16h56

Depuis les dernières semaines, la crise des réfugiés est tout à coup devenue un énorme problème qui ébranle l'ensemble de l'Europe. Sur leur écran de télévision, les gens voient des réfugiés venus d'Asie de l'Ouest, du Moyen-Orient, d'Afrique, surmontant tous les obstacles, pour finalement mettre le pied sur la terre d'Europe. Portant des bagages, ou tenant des enfants dans leurs bras, on les voit soit à pied, soit prenant le train, se diriger vers une destination qui les acceptera peut-être.

Lors de leur immigration illégale, certaines personnes tombent victimes de maladies, d'autres meurent en se noyant après que le bateau sur lequel elles se trouvaient ait chaviré. C'est ainsi qu'un jeune Syrien s'est noyé, et la photo de son corps allongé sur une plage a profondément touché le cœur des gens, suscitant un grand intérêt pour les réfugiés et suscité des appels pressants envers les gouvernements européens pour aider ces gens et entendre leur appel.

Dans le Sud de la France, à Toulouse, les maires de 11 villes ont publié une déclaration commune exprimant la volonté de leurs villes à accueillir les réfugiés venus de l'étranger. Ils ont été suivis par le président français, qui a également annoncé que la France va accueillir 24 000 réfugiés au cours des deux prochaines années. De son côté, la Commission européenne s'est dit prête à dévoiler une proposition visant à faire appliquer une politique de quotas afin que les Etats membres de l'UE accueillent 120 000 réfugiés dans les deux ans. L'Europe agit vraiment. Mais le problème est que depuis le début de l'année, le nombre de réfugiés traversant la Méditerranée pour arriver en Europe a atteint 350 000. Ainsi, si le quota de l'UE se monte à seulement 120 000 personnes, comment répondre aux attentes de 350 000 réfugiés? En fait, si simplement recevoir des centaines de milliers de réfugiés partis vers l'Europe ne semble pas nécessairement difficile, le problème majeur est que ce nombre ne cesse d'augmenter.

Il faut savoir que, rien que pour un seul pays ravagé par la guerre civile comme la Syrie, le nombre de réfugiés a déjà atteint 4 millions de personnes. Et ce chiffre ne prend pas en compte les réfugiés venant d'autres pays victimes de la guerre comme l'Irak, la Libye et l'Afghanistan. Si ces personnes se dirigeaient à leur tour vers l'Europe, celle-ci ne pourrait certainement pas l'accepter.

Actuellement, l'attitude la plus insaisissable est celle des États-Unis. Car ce sont eux qui ont attisé les flammes de la guerre en Syrie, provoquant pareille situation de désordre. Mais aujourd'hui, on les voit plutôt indifférents, à l'écart de leur côté de l'Atlantique. Ils sont certainement capables d'accueillir des réfugiés, et ils ont aussi les capacités financières pour les aider, mais ils n'ont pas de position claire. Peut-être que l'état d'esprit actuel qui règne aux États-Unis est « après moi, le déluge ».

Puisqu'on ne peut pas compter sur les Etats-Unis, l'Europe ne peut que se débrouiller par elle-même pour résoudre le problème de la vague montante de réfugiés. Comment l'Europe peut-elle agir ?

Il y a trois stratégies. La première est l'approche « radicale ». Cela veut dire laisser les retombées de la guerre civile syrienne les plus importantes s'apaiser d'abord. La méthode consiste à laisser les diverses factions internes former un front uni le plus large possible, à l'exclusion des organisations terroristes. L'argument « Bachar el-Assad doit démissionner » doit être mis de côté. En fait, le gouvernement syrien a joué un rôle capital dans la bataille pour que son pays ne pas entre les mains de l'État islamique. Si l'Occident continue à s'accrocher fermement à son idée de renverser Bachar el-Assad, alors il perdra un allié important dans la lutte contre l'État islamique. A l'extérieur, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Russie et les grands pays du Moyen-Orient devraient forger une coalition internationale contre le terrorisme. Les États-Unis ne devraient pas s'opposer à une intervention de la Russie. S'il s'agit de combattre les forces terroristes, alors plus les membres de cette coalition de nations seront nombreux et mieux cela sera. Les bombardements aériens américains des sites de l'État islamique sur le territoire syrien n'ont jusqu'à présent obtenu que peu de succès, et la raison en est le manque d'un précieux appui de forces terrestres. Mais une fois qu'un front uni national syrien sera constitué et qu'il bénéficiera du soutien d'une grande ligue internationale, les forces du gouvernement syrien, l'Armée de libération et les forces armées kurdes pourront vaincre l'Etat islamique. Après la fin de la guerre, les réfugiés pourront également retourner dans leurs foyers. Et c'est également vrai pour l'Irak et la Libye. Seule la réconciliation des factions politiques nationales peut permettre de vaincre les forces terroristes.

La méthode suivante est le « contrôle à la source ». En fait, derrière l'afflux de réfugiés en Europe, en plus des facteurs liés à la guerre se trouvent également de véritables syndicats du crime économique. Certains contrebandiers affrètent des bateaux ou organisent des campagnes de pêche en Europe pour assurer le passage de clandestins. S'il y a des enquêtes et des arrestations de contrebandiers, qu'on parvient à convaincre les capitaines de navires de ne pas les fournir aux responsables de ces réseaux, leur système de contrebande en deviendra d'autant plus difficile à mettre en œuvre. Cela suppose aussi, d'abord, de se coordonner avec les pays d'où partent ces réfugiés. Mais aussi, et c'est une condition préalable, il faut tout faire pour maintenir la stabilité politique dans ces pays.

Enfin, la dernière approche est « l'aide au développement ». Tous les réfugiés ne viennent pas de pays déchirés par la guerre. Certains sont simplement originaires de pays pauvres. Ils ont un rêve, celui de vivre mieux en venant en Europe. Si les puissances occidentales peuvent aider les pays auxquels ils appartiennent à se développer plus rapidement, à parvenir au plein emploi, alors ils ne quitteront probablement pas leur terre natale. C'est pourquoi les pays développés devraient accroître leur aide aux pays sous-développés d'Asie de l'Ouest, du Moyen-Orient et d'Afrique.

Le problème des réfugiés est en effet une question complexe, qui nécessite une réponse globale. Cependant, les pays européens doivent d'abord agir avec compassion pour aider ces migrants étrangers totalement épuisés. De l'attention et de l'aide sont les premières mesures les plus importantes à prendre.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Français)
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