Dernière mise à jour à 08h39 le 16/11
Les dernières attaques terroristes de Paris ayant fait au moins 129 morts laissent présager une tentative des terroristes d'amener le champ de bataille syrien au coeur de l'Europe, a indiqué samedi une analyste italienne.
"Ces attaques constituent une transformation (dans la stratégie de la terreur) : ils (les terroristes, ndlr) ont certainement montré leur volonté d'amener la guerre de la Syrie en Europe, et de faire de l'une des principales villes européennes un champ de bataille", a déclaré Francesca Manenti, analyste du Centre pour les études internationales, basé à Rome.
Au lieu de choisir une cible symbolique comme les mois précédents, cette vague d'attaques coordonnées visait des lieux publics censés être bondés un vendredi soir tels que des restaurants, la salle de concert et le stade.
Le président français François Hollande a déclaré samedi que l'Etat islamique (EI) était derrière les attentats, qu'il a qualifié "d'acte de guerre, planifié et organisé de l'extérieur avec des complicités au sein même de la France".
Il est à noter que parmi les auteurs figurent des citoyens radicalisés en Europe qui, protégés par des familles et des réseaux européens, étaient difficiles à détecter par les forces de sécurité, a indiqué cet analyste.
"Les attaques de vendredi ont été menées soigneusement et presque simultanément, et ont touché des zones de Paris qui sont assez éloignées les unes des autres", a fait remarquer Mme Manenti.
En outre, elle a mis en garde contre des divisions exacerbées en Europe suite à la radicalisation terroriste, qui gagne généralement du terrain dans les régions marginalisées où les gens se sentent exclus.
"Les attentats à Paris pourraient pousser les pays de l'UE à renforcer leur participation à la coordination internationale contre le terrorisme", a ajouté Mme Manenti, ajoutant que "certaines mesures dans ce sens ont déjà été prises, l'Iran et l'Arabie saoudite étant invités aux pourparlers de paix internationaux à Vienne sur la Syrie".