Dernière mise à jour à 16h28 le 11/12
Alors que la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) à Paris doit s'achever vendredi 11 décembre, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a demandé jeudi à la société civile de ne pas relâcher la pression et de demander des comptes aux gouvernants qui doivent mettre en oeuvre ce à quoi ils se seront engagés par écrit.
"Une des leçons importantes que j'ai apprises pendant ces neuf ans au poste de secrétaire général, c'est qu'aucun gouvernement, aucune organisation internationale ne peut travailler correctement sans l'engagement actif et le soutien de la société civile", a déclaré M. Ban aux ONG, lors d'une rencontre en présence de l'ancien vice-président américain, Al Gore, aujourd'hui à la tête du "Climate Reality Project".
Au nom de la société civile, Al Gore a remercié le secrétaire général pour son inlassable leadership dans la résolution de la crise climatique. "J'ai eu l'opportunité de travailler avec vous depuis maintenant quelques années et peu de gens savent le dévouement et l'attention que vous portez à cette cause", a-t-il ajouté.
L'ancien vice-président américain a transmis au secrétaire général une pétition signée par 6,2 millions de personnes à travers le monde ainsi qu'une déclaration des groupes de la société civile présents à la COP21. Ce texte demande un "accord solide permettant de passer d'un monde de pollution due aux émissions de carbone à un monde de solutions pour le climat".
Le secrétaire général a salué la mobilisation de la société civile et s'est déclaré "raisonnablement optimiste" quant aux chances d'obtenir "pour la première fois dans l'histoire des Nations Unies un accord universel et très ambitieux sur le changement climatique qui rendront nos vies plus saines et plus prospères".
La société civile, a-t-il rappelé, a demandé un accord universel "équitable contraignant et ambitieux" qui protège les plus pauvres et les plus vulnérables et aidera à construire un avenir plus sûr et plus durable.
Depuis bientôt deux semaines, les représentants des gouvernements négocient un accord sur le climat avec pour objectif de limiter la hausse des températures en dessous de 2 degrés Celsius à la fin du siècle. Le président de la COP21, Laurent Fabius, qui a remis mercredi une ébauche de texte aux négociateurs, a indiqué son intention de conclure cet accord vendredi.
"Nous n'en serions pas là aujourd'hui, à Paris, avec 196 parties prêtes à adopter un accord sur le climat sans le leadership et la vision de la société civile", a estimé le secrétaire général.
Après Paris, "vos voix seront plus utiles que jamais", leur a-t-il dit.
Pour lui, la société civile a un rôle crucial à jouer dans la mise en œuvre des actions concrètes sur le terrain.
"Vous travaillez avec les villes, avec les communautés, soutenant leurs efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et renforcer la résilience aux changements climatiques. Vous avez développé de nouvelles méthodes de travail et des solutions efficaces et innovantes. Je vous encourage à continuer à exiger plus de vos gouvernements", a déclaré Ban Ki-moon.
De son côté, la directrice adjointe de l'ONG Avaaz, Emma Ruby Sachs, a annoncé qu'elle représentait plus de 3 millions de personnes qui demandent 100% d'énergies renouvelables dès 2050.
"Cet objectif ambitieux est un repère mais ces gens attendent autre chose : cette conférence peut être un nouvel espoir dans le processus onusien et dans les capacités des gouvernements à travailler ensemble et à coopérer", a déclaré Mme Sachs. "Cela va plus loin que le climat, il s'agit de notre capacité à résoudre les problèmes du monde."