Dernière mise à jour à 08h19 le 29/01
L'OCDE et le HCR ont appelé jeudi les Etats à intensifier leurs efforts pour aider les réfugiés à s'intégrer et à apporter leur contribution aux sociétés et économies d'Europe, lors d'une conférence de presse conjointe à Paris.
Selon les statistiques de l'OCDE, plus d'un million de personnes ont franchi en 2015 la Méditerranée pour rejoindre l'Europe en quête de protection internationale. Au total, quelque 1,5 million de réfugiés ont demandé l'asile dans des pays de l'OCDE en 2015, un chiffre jamais atteint jusqu'à présent, qui a presque doublé par rapport à 2014. Pour autant, les demandeurs d'asile ne représentent que 0,1% de la population totale des pays de l'OCDE et, même en Europe, moins de 0,3% de la population totale de l'UE.
L'OCDE et le HCR ont souligné non seulement l'impératif moral mais aussi la motivation économique claire qui doivent dicter l'aide qu'il convient d'apporter aux millions de réfugiés vivant dans les pays de l'OCDE afin de développer les compétences dont ceux-ci ont besoin pour être en mesure d'occuper les emplois de demain sans danger, avec une certaine certitude et de manière productive.
"Loin d'être un problème, les réfugiés peuvent et devraient faire partie intégrante de la solution à de nombreuses difficultés auxquelles nos sociétés sont confrontées", a déclaré le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria, lors de la conférence.
"Ils sont porteurs d'espoir : espoir d'une vie meilleure et d'un avenir meilleur pour leurs enfants et pour les nôtres. Cela étant, pour que cela puisse advenir, un investissement substantiel est indispensable pour leur apporter un soutien immédiat et aider les réfugiés à s'installer et à adapter et valoriser leurs compétences. C'est une tâche certes difficile et coûteuse à court terme, mais qui sera très fructueuse pour tous à moyen et long termes", a-t-il ajouté.
"L'analyse de l'Organisation fait ressortir les avantages qu'une migration bien gérée peut apporter aux économies et aux sociétés des pays de l'OCDE. Pour autant, ces avantages dépendront largement du fait que les mesures d'intégration seront plus ou moins bien conçues et mises en œuvre. Plus vite les réfugiés bénéficient de l'aide dont ils ont besoin et meilleures sont leurs perspectives d'intégration", a conclu M. Gurria.
"L'intégration est un processus dynamique bilatéral qui impose aux individus comme à la société des efforts considérables", a déclaré pour sa part le Haut Commissaire des Nations unies aux réfugiés, Filippo Grandi.
L'OCDE a en outre publié jeudi un rapport intitulé "Making Integration Work: Refugees and others in need of protection", qui présente les principaux enseignements tirés des mesures prises par les pays de l'Organisation pour favoriser l'intégration des réfugiés.
Cette publication met en relief de nombreuses bonnes pratiques destinées à lever les principaux obstacles et à promouvoir l'intégration durable des réfugiés et de leurs enfants.