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Les entreprises de robotique étrangères cherchent à créer une demande de type iPhone en Chine

le Quotidien du Peuple en ligne | 28.01.2016 14h58

Selon les experts de l'industrie, les entreprises de robotique étrangères se ruent actuellement vers le marché chinois du fait de la flambée des coûts du travail, qui incite les entreprises manufacturières nationales à chercher de nouvelles façons de réduire les coûts des chaînes de montage.

Les entreprises japonaises et allemandes, en particulier, cherchent à renforcer leurs investissements en Chine, ou à trouver une nouvelle façon d’y pénétrer, à l’affût d'une possible hausse de la demande dans le pays.

Parmi les entreprises déjà bien parties pour se construire une présence en Chine, le fabricant japonais de robots Fanuc Corp, qui a déjà des activités en Chine par le biais de son partenaire en coentreprise, Shanghai Fanuc Robot Co Ltd.

Selon Qian Hui, le directeur général de celle-ci, « Nous avons connu une croissance à un taux annuel de 30 à 40% au cours des dernières années », ajoutant que « La Chine est en voie de dépasser l'Europe comme deuxième marché de notre société ».

L'année dernière, l'entreprise a vendu environ 10 000 robots en Chine avec 45% des commandes en provenance de l'industrie automobile ; néanmoins, d’après M. Qian, d’autres secteurs accélèrent à présent leur demande en robotique.

« Auparavant, nos clients étaient en majorité des constructeurs automobiles, mais de plus en plus de commandes viennent maintenant de secteurs comme l'électronique grand public, et l’alimentation et les boissons », a précisé M. Qian.

Pour répondre à cette demande croissante, et se préparer à une éventuelle croissance de la concurrence, Shanghai Fanuc a déjà créé une usine de 60 000 mètres carrés à Shanghai, qui a débuté sa production en décembre 2014.

« Nous comptons actuellement 600 employés à Shanghai, et plus d'un tiers d'entre eux participent à la recherche et au développement », a ajouté M. Qian.

Fanuc Corp n’est pas seule : d’autres entreprises ayant une présence en Chine disent aussi avoir intensifié leurs investissements ces derniers mois.

Ainsi de la société allemande Kuka Robotics Corp, un fabricant de robots industriels et de solutions pour l'automatisation des usines avec 25 filiales dans le monde, qui a dit envisager de mettre le paquet en Chine, de même que Yaskawa Electric Corporation, un fabricant japonais de contrôleurs de mouvement, de commandes de moteurs à courant alternatif, d’interrupteurs et de robots industriels.

Kuka a établi sa première usine à l'étranger à Shanghai en 2014, où la capacité de production a atteint 5 000 unités par an. Yaskawa a également ouvert un centre de robotique dans cette ville la même année.

Mais contrairement à la plupart de leurs homologues chinois, qui sont encore enfermés dans une concurrence à faible marge, les deux fabricants de robots étrangers disent que leur objectif est maintenant fermement axé sur le segment supérieur du marché.

De son côté, Shanghai Fanuc insiste cependant sur le fait qu'elle ne propose que ce M. Qian décrit comme ses « robots les plus performants » aux entreprises chinoises, qui incluent souvent quelques-unes des meilleures technologies du monde.

Ses produits les plus populaires vendus en Chine sont des bras de robots industriels avec des capacités de charge allant de 5 à 200 kg.

« Se contenter de répondre à la demande ne nous suffit pas, nous voulons créer une demande de la même manière que l'iPhone a changé la perception des consommateurs de ce que peut être un smartphone », a dit M. Qian.

Une grande partie des efforts de Shanghai Fanuc a consisté à informer ses clients sur ce que les derniers robots peuvent faire. La société a également mis en place un centre de formation pour cultiver un réservoir de professionnels spécialisés sur la conception locale de robots pour elle-même et ses clients.

« Chaque année, nous formons environ 2 000 employés pour nos clients, afin qu'ils puissent faire un meilleur usage des robots ».

Malgré la demande croissante des entreprises, M. Qian dit que le niveau d'automatisation varie cependant encore considérablement d'un secteur à l’autre et d’une entreprise à l’autre.

« Un jour vous êtes dans une usine locale avec un niveau d’automatisation aussi élevé que celui d’une usine américaine, et le lendemain vous avez l’impression d’être dans une usine africaine », a déclaré M. Qian. « Mais cela montre exactement où se trouvent les opportunités ».

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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