Dernière mise à jour à 08h25 le 18/02
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré mercredi que son pays n'avait aucune intention de cesser le bombardement du Parti d'union démocratique (PYD), un mouvement présent en Syrie, considéré par Ankara comme une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) interdit comme organisation terroriste.
"Actuellement, j'ai du mal à comprendre l'Amérique, qui n'a pas encore ou ne peut pas qualifier le PYD et les YPG comme des organisations terroristes et qui continue de soutenir les YPG", a déclaré M. Erdogan.
Washington reconnaît le PKK comme un groupe terroriste, mais pas le PYD et ses milices, les Unités de protection populaires (YPG).
L'avancée rapide des combattants kurdes soutenus par les États-Unis, qui profitent des frappes aériennes russes dans la région pour s'emparer de territoires près de la frontière turque, a suscité la colère d'Ankara. En réponse, la Turquie bombarde depuis plusieurs jours les positions des YPG.
"Ils disent à la Turquie de cesser les bombardements sur le PYD et les YPG. Désolé, mais nous n'en avons pas l'intention. Si quelqu'un tire à l'arme à feu ou au canon sur la Turquie, il subira une riposte démultipliée", a dit le président.
M. Erdogan a dénoncé la passivité de l'ONU face à ce qu'il a qualifié de "crime contre l'humanité" de la part de la Russie en Syrie.
M. Erdogan a également mis en garde que la crise des réfugiés, dans laquelle plus de 1,1 million de personnes ont traversé les frontières pour gagne l'Europe l'année dernière, s'accentuerait si on ne mettait pas fin au conflit en Syrie.
Peu importe si l'Occident réagit de manière sévère et sans relâche, "ils ne peuvent pas contrôler l'afflux de réfugiés", a-t-il dit, ajoutant qu'"il faut former immédiatement un consensus pour trouver une résolution à la crise syrienne".