Dernière mise à jour à 11h24 le 02/03
A l'issue d'une visite officielle en Haïti, l'expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits de l'Homme dans le pays, Gustavo Gallon, a salué mardi la volonté du président provisoire de faire avancer la situation des droits de l'Homme sur l'île dans les limites de son mandat actuel.
"Dans le contexte politique actuel très particulier, je propose que des efforts supplémentaires soient entrepris dans cinq domaines urgents [...] pour aider à faire des progrès dans la tâche très difficile, mais pas impossible, de surmonter la grave situation des droits humains en Haïti", a déclaré M. Gallon dans un communiqué de presse.
"Il s'agit de l'analphabétisme, la détention préventive prolongée, l'impunité concernant les violations passées des droits humains, la situation pénible des personnes affectées par des facteurs échappant à la responsabilité de l'Etat (tels que les déplacés du tremblement de terre, les personnes d'origine haïtienne résidant en, ou venant de, République dominicaine, ou les victimes du choléra) et l'absence d'élections", a-t-il précisé.
L'expert a dit s'être entretenu, au cours de sa visite, avec les autorités du pays, qui se sont engagées à prendre des mesures pour faire progresser la situation dans ces cinq domaines.
"Le président [provisoire, Jocelerme Privert] s'est engagé à faire un recensement des personnes emprisonnées pour vérifier celles d'entre elles qui ont été emprisonnées pour une période égale ou supérieure à la peine qui leur serait théoriquement applicable ; à avoir suffisamment de juges d'instruction pour traiter des cas ; à réviser les règles du système judiciaire, et notamment les projets de codes qui ont été préparés et doivent être soumis au Parlement, etc. La décision vise clairement à réduire aussitôt que possible le taux de surpopulation carcérale et le nombre de personnes privées de liberté", a expliqué M Gallon.
Concernant l'impunité, M Gallon a réitéré sa recommandation de créer une "commission vérité et réconciliation" s'agissant des graves violations des droits de l'Homme commises par le régime des Duvalier, la junte militaire et l'ancien président Jean-Bertrand Aristide. Il a également rappelé que la procédure judiciaire contre les complices de Jean-Claude Duvalier doit se poursuivre.
En réponse à ces recommandations, le président provisoire a manifesté sa volonté de jeter les bases, "dans les étroites limites de son mandat provisoire", d'une "commission vérité et réconciliation", qui pourra ensuite être finalisée par le futur gouvernement élu, a indiqué l'expert des droits de l'Homme.