Le Pentagone compte reprendre son programme de formation de rebelles en Syrie

Le général Lloyd Austin du commandement central américain, chef de l'armée américaine au Moyen-Orient, a annoncé mardi que le Pentagone avait demandé au gouvernement américain l'autorisation de reprendre le programme de formation et d'équipement de rebelles contre l'Etat islamique en Syrie, qui s'était soldé par un échec l'année dernière.

"J'ai demandé l'autorisation de reprendre le programme en utilisant une approche différente", a indiqué le général Austin lors d'une audience devant le Congrès à Washington.

"La formation serait plus courte. Mais je pense qu'elle pourrait bien consolider les forces une fois qu'elle aura repris", a-t-il indiqué.

Le programme de formation et d'équipement du Pentagone financé à hauteur de 500 millions de dollars a connu des débuts catastrophiques en Syrie en juillet dernier quand des membres de la première promotion de combattants syriens formés, qui comptait 54 personnes, ont été tués ou pris en otage par le Front al-Nosra, un groupe affilié à Al-Qaïda en Syrie, avant même qu'ils ne commencent leur combat contre l'EI. Selon certaines sources, les combattants restants se seraient enfuis.

Le gouvernement américain a annoncé en octobre dernier qu'il envisageait de mettre un terme à ce programme de formation et d'équipement mal conçu et de s'attacher à soutenir les forces déjà engagées dans la lutte contre l'EI.

La suspension du programme a été la reconnaissance de l'échec de l'initiative phare de lutte contre l'EI du président américain Barack Obama, qui cherchait à l'origine à recruter 5.400 rebelles syriens par an pendant trois ans.

Au cours de l'audience de mardi, le général Austin a déclaré que le nouveau programme tirait des leçons de l'échec du précédent.

"[Nous avons échoué] en partie parce que nous essayions de tenir un grand nombre de personnes à l'écart des combats et de les isoler pour participer à la formation pendant une longue période", a indiqué le général. "Nous avons modifié notre approche", a-t-il ajouté.