Dernière mise à jour à 10h29 le 02/05
La menace représentée contre l'Europe par les militants du groupe terroriste État islamique (IS) est pire que celle d'Al-Qaïda à la fin des années 1990, a déclaré un expert américain dans une récente interview accordée à Xinhua.
"Je pense que la situation en Europe est encore plus grave que ce qui se passait avec al-Qaïda dans les années 1990", a déclaré Colin P. Clarke, un politologue associé au think tank américain RAND Corporation.
L'EI est non seulement en progression au Moyen-Orient, mais a aussi montré ses dents en lançant une série d'attaques terroristes horribles par ses cellules terroristes dans toute l'Europe.
En novembre dernier, des hommes armés de l'EI ont tué 130 victimes dans une attaque vicieuse à Paris, en France.
Le mois dernier, le groupe a frappé à nouveau à Bruxelles, en Belgique, à un aéroport et à une station de métro, tuant plus de 30 victimes.
Ces attaques terroristes rappellent celles lancées par le réseau terroriste international al-Qaïda, dirigé par la baron de la terreur Oussama ben Laden, contre les Etats-Unis le 11 septembre 2001, qui ont tué environ 3.000 personnes à New York et à Washington DC.
Le haut responsable américain du renseignement James Clapper avait affirmé plus tôt cette semaine que les islamistes radicaux ont des cellules au Royaume-Uni, en Allemagne et en Italie. Il a fait les commentaires juste après le président américain Barack Obama qui a demandé aux dirigeants européens d'intensifier leurs efforts et de contribuer davantage à la lutte contre l'EI.
M. Clapper avait noté que les villes européennes comme Londres, Berlin ou Rome pourraient être les prochaines cibles des attaques terroristes, car les attaques brutales contre ces villes augmenteraient la notoriété du groupe terroriste et aidraient au recrutement de nouveaux militants.
Al-Qaida utilisait l'Europe comme base de mise en scène pour recruter, collecter des fonds et construire ses médias et capacités logistiques. La menace aujourd'hui est que ... le groupe EI cherche aujourd'hui à mener des "attaques spectaculaires dans les grandes villes européennes comme Paris et Bruxelles", a indiqué M. Clarke.
Une question cruciale à poser, a dit Clarke, est de savoir ce que le réseau de soutien de l'EI ressemble, et s'il existe déjà un réseau de soutien en place qui peut fournir aux combattants des faux documents (tels que les passeports), des véhicules, des maisons sûres, des armes et des ingrédients nécessaires pour fabriquer des engins explosifs.
"Mon instinct dit qu'il y a un semblant de réseau de soutien, mais la question à un million de dollars est de connaître la force de ce réseau et si les services de police et de sécurité pourraient le démanteler ou au moins le perturber avant qu'il ne soit capable de frapper? ", a dit M. Clarke.
Interrogé sur la menace pour les États-Unis posée par l'EI, M. Clarke a déclaré que la tentation de frapper aux États-Unis est grande pour le groupe extrémiste. En fait, l'EI a déjà menacé qu'il "battrait son pavillon sur la Maison Blanche."
"L'EI a déjà formulé un désir de frapper les Etats-Unis. Attaquer une ville comme New York ou Washington DC serait évidemment un énorme coup de propagande pour le groupe, même si les attaques n'étaient pas extrêmement meurtrières", a-t-il ajouté.