Dernière mise à jour à 08h45 le 11/05
L'ancien chef du Secret Intelligence Service (SIS) du Royaume-Uni, Sir John Sawers, estime que le Royaume-Uni devait rester dans l'UE pour des raisons de sécurité.
Sir John Sawers, qui a dirigé le SIS (ou le MI6, pour lequel l'espion de fiction Jams Bond est censé travailler), s'associe avec Lord Jonathan Evans, ancien chef du NI5, 2e plus grand service des renseignement britannique, pour émettre leur avertissement.
Ils ont prévenu que le retrait de l'UE pourrait porter atteinte à la capacité du Royaume-Uni à se protéger contre les terroristes.
Leur message de "rester" au sein de l'UE a été publié dimanche dans le journal Sunday Times, à un mois du référendum national sur le retrait de l'UE.
En tant que membre de l'UE, la Royaume-Uni obtient facilement les informations vitales nécessaires pour les services de renseignement britanniques, ont indiqué MM. Sawers et Evans.
"Le travail des services de renseignement aujourd'hui repose sur l'utilisation légale et responsable des grands ensembles de données pour révéler les associations et les activités des terroristes et des cyber-attaquants", ont-ils affirmé.
Ils ont ajouté que le retrait de la Grange-Bretagne pourrait aussi conduire à "l'instabilité du continent européen", aggravant les difficultés économiques actuelles", la crise migratoire et une Russie renaissante.
"Nous militons pour ce qui est pour nous le juste équilibre entre la sécurité et la vie privée", ont-ils indiqué.
Dans leur lettre publiée par Sunday Times, MM. Sawers et Evans ont expliqué que le travail de renseignement moderne dépend de la collecte de grandes quantités de données sur les terroristes et les cyber-attaquants.
Si le Royaume-Uni quitte l'UE, les forces de sécurité britanniques seront incapables de façonner les termes de partage de ces données avec leurs homologues européens, ont-ils souligné.
Ils craignent également qu'un accord sur le partage de données atteint sans le Royaume-Uni serait trop restrictif. "Si le Royaume-Uni quitte l'UE, nous aurions peu à dire sur les modalités de partage des données", ont-ils écrit.
Dans leur lettre, ils décrivent des complots terroristes inspirés du Moyen-Orient par l'Etat islamique (EI), et les cyber-attaques menées par des gouvernements hostiles et des criminels organisés, et une Russie renaissante et imprévisible, comme la plus grave série des problèmes de sécurité pour une génération.
"Nous pouvons faire face à ces menaces uniquement avec une image complète des services de renseignement et cela provient de la surveillance secrète des activités de ceux qui veulent nous faire du mal", ont-ils déclaré.
"Pour notre propre sécurité, nous devons rester dans l'UE et continuer à collaborer avec nos partenaires de l'UE contre les menaces communes", ont-ils conclu.