Dernière mise à jour à 08h27 le 20/05
Amnesty International a lancé une pétition pour faire évoluer positivement et le plus rapidement possible la situation dans les prisons francophones de Belgique, a indiqué l'ONG dans un communiqué jeudi.
La grève des prisons qui se maintient dans le sud de Belgique depuis le 25 avril et qui n'aboutit à aucun accord entre les parties concernées a fait réagir l'Amnesty International. L'ONG déplore les conséquences dans les prisons belges où le service minimum n'est pas appliqué. "Cette grève met en lumière les graves failles structurelles du système carcéral belge, lesquelles mènent notamment à une situation où les conditions de détention s'apparentent à des traitements inhumains et dégradants", souligne Amnesty International dans son communiqué.
L'ONG juge la situation comme dramatique et pointe particulièrement la situation difficile des détenus. "Nous ne tolérons plus que les choses traînent de cette façon. Il en va de la dignité et des droits fondamentaux d'êtres humains. Nous attendons de la part de tous les acteurs qu'ils prennent leurs responsabilités et qu'ils fassent sortir rapidement le dossier de l'impasse. Il est temps que ce chancre que sont les conditions pénitentiaires belges soit réglé une bonne fois pour toutes", déclare Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d'Amnesty International.
Ce n'est pas la première fois que Amnesty International pointe les failles du système carcéral belge. En avril 2016, le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains et dégradants (CPT) et le Médiateur fédéral belge (l'institution belge qui examine les réclamations relatives aux actes ou au fonctionnement des autorités administratives fédérales belges) avaient déjà mis en évidence la situation déplorable des prisonniers. Selon le communiqué, plusieurs facteurs comme la surpopulation, le sous-effectif et les conditions de travailles difficiles en termes de sécurité expliquent la grève menée par les agents pénitentiaires.
Pour l'ONG, la grève a mis en lumière la situation déjà difficile des détenus qui s'est aggravée depuis le 25 avril. Le CPT a attiré à plusieurs reprises l'attention des autorités belges sur l'impact des grèves sur les droits des prisonniers et sur leur sécurité. Le Comité a notamment révélé que depuis le début de la grève les prisonniers sont privés de leurs droits fondamentaux, à savoir un accès à l'alimentation, à l'hygiène et aux soins de santé. Les activités des détenus sont compromises. Les contacts avec leurs avocats et l'accès aux visiteurs est restreint. Les prisonniers doivent rester dans leurs cellules 24 heures sur 24.
Amnesty International conclut son communiqué en appelant les différentes parties à trouver une solution qui permettra de régler la situation dans l'immédiat et des réformes structurelles en mesure d'améliorer significativement le système carcéral belge. L'ONG demande qu'un niveau minimum de services aux détenus soit assuré durant les grèves du personnel pénitentiaire, et ce, de façon à éviter tout impact négatif sur les droits humains des prisonniers.