Dernière mise à jour à 15h15 le 23/05
Les enfants vivant dans la préfecture japonaise de Fukushima ont de plus grandes chances de souffrir de cancer de la thyroïde suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima, et ce malgré le fait que les autorités japonaises indiquent le contraire, selon de récents rapports.
Le taux d'enfants souffrant de cancer de la thyroïde dans la préfecture de Fukushima est de 20 à 50 fois plus élevé que le taux moyen national relevé en 2014, a déclaré Toshihide Tsuda, professeur en épidémiologie environnementale à l'Université d'Okayama.
Plus de 160 adolescents dans la préfecture de Fukushima avaient été diagnostiqués atteints de cancer de la thyroïde trois ans après la catastrophe survenue en mars 2011, dans laquelle la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi avait été endommagée suite à l'énorme tsunami provoqué par un tremblement de terre.
Ce nombre a certainement augmenté depuis, selon les recherches de M. Tsuda publiées fin 2015 dans l'édition électronique du journal de la Société internationale d'épidémiologie environnementale (ISEE).
Au cinquième anniversaire de la catastrophe, des parents d'enfants atteints de cancer de la thyroïde dans la préfecture de Fukushima ont formé un groupe de soutien pour demander au gouvernement de fournir des preuves convaincantes que les souffrances de leurs enfants ne sont pas liées à l'incident nucléaire.
L'ISEE a envoyé un message au gouvernement japonais, lui suggérant de mener des recherches continues et détaillées sur la santé des résidents de la préfecture, mais le gouvernement n'a pas suivi ce conseil, a déploré M. Tsuda.
Le gouvernement préfectoral de Fukushima a mis en doute le lien entre ces cas et la catastrophe nucléaire, et a attribué cette hausse au "surdiagnostic". Plusieurs experts nucléaires ont été choqués par l'attitude irresponsable et indifférente du gouvernement japonais.
Oleksiy Pasyuk, expert sur les politiques énergétiques au Centre écologique national d'Ukraine, a déclaré qu'une des principales erreurs commises par le Japon après la catastrophe a été que le gouvernement n'avait pas stocké assez de tablettes de iode stable (iodure de potassium), qui peut empêcher l'absorption d'éléments radioactifs dans le corps humain.
Selon une étude de l'Université de Fukushima, près de 3.500 billions (3,5 millions de milliards) de becquerels de césium-137 radioatif présent dans de l'eau contaminée ont été libérés dans la mer depuis le début de la catastrophe, et les matériaux radioatifs ont atteints jusqu'à la côte ouest d'Amérique du Nord.
Parallèlement, près de 1.000 personnes qui avaient été évacuées vivent toujours dans des camps "temporaires" suite au manque de contrôle des répercussions de la catastrophe nucléaire.