Dernière mise à jour à 08h28 le 24/05
Le président américain Barack Obama a annoncé lundi la levée de l'embargo sur les exportations d'armes à destination du Vietnam, vieux de plusieurs décennies, lors de sa première visite dans ce pays d'Asie du Sud-est, cherchant à renforcer un gouvernement considéré comme un élément crucial, bien que partenaire imparfait du fait de critiques sur les droits de l'homme. Barack Obama a annoncé la suppression totale de l'embargo lors d'une conférence de presse, affirmant que cette décision était un pas en avant vers la normalisation des relations des Etats-Unis avec leur ancien ennemi et pour éliminer un « vestige persistant de la guerre froide ».
« A ce stade, les deux parties ont développé un niveau de confiance et de coopération », a déclaré Barack Obama, ajoutant qu'il espérait un approfondissement de la coopération entre les armées des deux pays. La levée de l'embargo sur les armes sera sans un coup de pouce psychologique pour les dirigeants du Vietnam, mais il ne devrait pas forcément avoir pour conséquence une envolée des ventes. Les États-Unis avaient déjà levé partiellement l'embargo en 2014, sans qu'aucune vente n'ait été conclue pour le moment, mais le Vietnam souhaitait une libéralisation complète. Le président vietnamien Tran Dai Quang a remercié son homologue américain pour la levée de l'embargo.
La suppression des dernières restrictions montre que les relations entre les deux pays sont désormais totalement normalisées et ouvre la voie à un renforcement de leur coopération en matière de sécurité. Barack Obama est arrivé à Hanoi, la capitale, dimanche soir, ce qui fait de lui le troisième président américain en exercice à visiter le pays depuis la fin de la guerre. Quatre décennies après la chute de Saigon, maintenant appelé Ho Chi Minh-Ville, et deux décennies après que le président Bill Clinton ait restauré les relations avec le Vietnam, Barack Obama est impatient d'améliorer les relations avec une puissance émergente dont la croissance rapide de la classe moyenne est l'annonce d'un marché prometteur pour les produits américains.
Barack Obama a également remercié le Vietnam pour son aide continue dans la lutte contre ce qu'il a appelé « l'héritage douloureux de la guerre », se référant aux tentatives pour localiser les anciens combattants disparus au combat, l'élimination des mines terrestres et la dépollution de l'agent orange. Le Président américain terminera sa visite en Asie avec une participation à un sommet du G7, où les incertitudes pesant sur l'économie mondiale seront un sujet majeur. Le G7 discutera aussi de tout un ensemble de défis mondiaux, comme la lutte contre le groupe Etat islamique en Irak et la Syrie et la crise des réfugiés en Europe. Il terminera son voyage à Hiroshima, où les États-Unis larguèrent la première bombe atomique de l'histoire, qui tua 140 000 personnes, ouvrant la voie à l'ère nucléaire il y a 71 ans. Une autre bombe avait tué 70 000 autres personnes à Nagasaki trois jours plus tard.
Barack Obama et le Président vietnamien Tran Dai Quang.